La prochaine session sera consacrée exclusivement à la lecture et à l'approbation du programme d'activité politique. Le plus vieux parti de l'opposition est-il en train de vivre une crise interne? Plus d'un mois après la désignation du nouveau secrétaire national du Front des forces socialiste, le parti n'a pas trouvé un consensus autour de la nouvelle équipe du secrétariat national. La session extraordinaire du conseil national du FFS prévue jeudi à Alger, et qui devait trancher notamment cette question, a été reportée au 5 août prochain. Selon le communiqué rendu public le même jour, ce report est motivé par «le retard accusé dans l'élaboration du programme d'action» du premier secrétaire national du parti, M.Mostapha Bouhadef, lequel programme devait être présenté aux participants. Contacté par nos soins, ce dernier impute ce retard à des «raisons personnelles». «Si le programme était prêt, le conseil national aurait eu lieu», assure notre interlocuteur, écartant par là-même la thèse selon laquelle une divergence autour de la composition du nouveau secrétariat national aurait retardé les travaux du CN. Bouhadef tient à rappeler qu' en vertu du règlement intérieur du parti, la liste élaborée par le président du parti et le secrétaire national n'est pas soumise au vote du conseil national. «La mission de ce dernier se limite à la discussion et l'adoption du programme politique du parti», ajoute-t-il. A ce sujet, l'on apprend que la prochaine session sera consacrée «exclusivement à la lecture et à l'approbation dudit programme». Qu'en est-il pour la nouvelle équipe du SN? Bouhadef précise qu'elle sera finalisée dans quelques jours. En d'autres termes, la liste est encore en discussion au niveau du parti. «Il est vrai qu'il reste deux ou trois points que je dois régler avec M.Aït Ahmed», atteste le secrétaire national du FFS. Ce dernier lance un message on ne peut plus clair aux militants, ce qui renseigne sur le degré de divergences qui déchirent ce parti. «Le 1er Novembre 1954 les moudjahidine avaient répondu à l'appel du devoir, idem pour nous aujourd'hui, ce qui doit nous guider c'est le programme du parti et non pas les postes». En effet des informations ont fait état d'exclusion de certaines figures de proue du parti, cadres, et du maintien d'autres à l'image de Tabou, l'actuel porte-parole du parti, en parallèle, des noms ayant fait opposition au secrétaire sortant M.Djoudi Mammeri ont été rayés de la liste. M.Bouhadef n'a ni affirmé ni démenti ces informations. Tout compte fait, il semble clair que les noms présentés par Aït Ahmed et Bouhadef n'ont pas recueilli l'unanimité au sein des militants. L'on note que la désignation du secrétariat national a été reportée une première fois le 8 juillet dernier. Afin d'éviter à l'époque les spéculations, le porte-parole du parti avait déclaré que c'était dû à «l'agenda très chargé d'Aït Ahmed», rassurant par là même que «ce point sera abordé le 29 juillet». Ce deuxième report affaiblit sérieusement les arguments soulevés jeudi dans le communiqué du parti. Ce qui est sûr c'est que le parti est en train de vivre une nouvelle dynamique à l'image des derniers développements. S'agit-il d'une opposition à la ligne d'Aït Ahmed? Ou bien une riposte de ce dernier qui a déjà tranché en 2001 en désignant M.Djoudi Mammeri, une personnalité réputée proche du président du parti? Pour certains observateurs, Aït Ahmed réfléchit sérieusement à préparer sa succession à la tête du FFS. Une succession qu'il conçoit fidèle à la ligne politique qu'il a tracée depuis le début. Sur un autre sujet, il convient de signaler que des échéances internes décisives attendent le parti dans quelques mois. Le 4e congrès du parti, que le FFS conçoit comme un rendez-vous «exceptionnel» dans les annales politiques. Un rendez-vous qui marquera surtout le retour d'Aït Ahmed en Algérie. Mais avant cette date, le parti procédera à l'audit pour aboutir enfin à la convention politique. Bouhadef évoquera ensuite les «échéances externes». Le parti doit être prêt, à tout moment, à affronter l'actualité politique. Il cite à ce sujet, l'éventuelle organisation «d'élections anticipées», prenant le soin néanmoins de préciser que «cela ne veut pas dire que nous allons prendre part à cette échéance, mais il est important de se préparer sur le plan interne à toutes les éventualités». Le FFS entend surtout réinvestir sa place sur la scène nationale après une longue léthargie. A ce sujet, M.Bouhadef estime que la crise en Kabylie «est la mère des préoccupations». Aït Ahmed compte rebondir après avoir cédé le terrain trois ans durant au mouvement citoyen. L'apparition d'un deuxième rival dans la région, qui est l'UDR, a amené le parti à réfléchir sérieusement à une stratégie de riposte. D'ailleurs, l'on apprend que le chapitre Kabylie sera parmi les volets abordés dans la nouvelle initiative de sortie de crise que compte présenter Aït Ahmed l'année prochaine.