Le siège de l'Union européenne Il faut savoir qu'en 2013, l'Algérie a importé de l'UE pour 28,5 milliards de dollars et exporté pour 42,7 milliards de dollars. Près de 10 années après son entrée en vigueur, l'accord d'association Algérie-UE «n'a pas eu l'effet escompté, celui de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et d'attirer les investissements directs étrangers (IDE)», a déclaré le ministre du Commerce, Amara Benyounès, dans un entretien à la revue du Parlement européen. Cette critique qui porte sur l'absence des résultats escomptés quant aux deux objectifs recherchés dans cet accord de libre-échange met à l'index un partenaire qui essuie, depuis quelques jours, un tir groupé des formations partisanes qui soutiennent le programme du président Bouteflika, reprochant à l'UE son «ingérence» dans les activités politiques du pays sous prétexte que l'accord d'association prévoit implicitement un volet à cet égard. Trois faits majeurs ont marqué les échanges commerciaux algériens avec l'UE depuis la mise en oeuvre de l'accord en 2005, a souligné le ministre du Commerce qui déplore un «déséquilibre structurel» de la balance commerciale hors-hydrocarbures en faveur de l'UE, conjugué à un niveau «timide» des IDE européens, notamment ceux orientés vers l'exportation dans les branches industrielles et les filières agroalimentaires. Au cours des dernières années, le constat a été évident sur le fait que l'UE a largement consolidé, depuis l'entrée en vigueur de cet accord, sa part dans les importations algériennes, soit 52% en moyenne annuelle, en dépit d'une forte concurrence des produits des autres partenaires tels que la Chine, la France ou la Turquie, notamment. A titre indicatif, il faut savoir qu'en 2013, l'Algérie a importé de l'UE pour 28,5 milliards de dollars et exporté pour 42,7 milliards de dollars. S'agissant des exportations hors hydrocarbures, le montant est passé de 552 millions de dollars en 2005 à 1,5 milliard de dollars en 2013, constituées essentiellement de produits dérivés des mines et de l'énergie. Il convient de noter qu'en termes de facteurs internes, la faiblesse des exportations algériennes est liée à l'insuffisance, sinon à l'absence de produits concurrentiels capables de s'imposer sur le marché européen. Mais cette considération est à relativiser car les contraintes techniques et réglementaires dudit marché sont telles qu'elles s'avèrent difficiles à honorer par les opérateurs économiques nationaux. Si l'on ajoute à ces considérations, l'absence patente de connexion entre les PME algériennes et européennes, malgré un discours circonstanciel sur le partenariat gagnant-gagnant, il devient manifeste que l'érosion des «préférences» censées avoir été accordées à l'Algérie par l'Accord d'association signé en 2001 ont fait long feu. De sorte que l'on observe aujourd'hui que ce sont les exportations européennes vers l'Algérie qui sont devenues par la force des choses «préférentielles». Conjuguées à la donne qui a secoué ces jours derniers la scène politique nationale, les rencontres organisées par la délégation de l'UE avec les partis de l'opposition ayant déclenché une vigoureuse protestation des partis de la coalition présidentielle dont le FLN, ces constats sonnent comme une mise en garde que le gouvernement entend adresser avant une salve autrement plus décisive, auquel cas la remise en cause d'un accord devenu politiquement problématique et économiquement contre-productif serait rapidement de circonstance...