Ali Haddad haut la main Il affirme que son organisation continuera à travailler étroitement avec les autorités publiques mais tout en défendant l'entreprise. Comme il fallait s'attendre, Ali Hadad a été élu patron des patrons algériens pour diriger la plus importante organisation patronale d'Algérie, le FCE (Forum des chefs d'entreprise). M. Haddad, en candidat unique, a été élu à l'unanimité pour un mandat de deux ans, succédant au président démissionnaire Réda Hamiani. Il a obtenu 100% des suffrages: 194 votants présents et 44 par procuration. Aucun membre du FCE n'a voté contre ou ne s'est abstenu. Il succède ainsi à l'ancien ministre Réda Hamiani, qui a été poussé à la démission en septembre dernier à l'issue de quatre mandats consécutifs. Le patron de l'Etrhb, Haddad, devra être assisté par un conseil exécutif composé de 22 membres dont six vice-présidents, deux trésoriers et treize assureurs. Un rôle important Considéré comme l'un des hommes d'affaires les plus importants depuis une décennie, Ali Haddad, a affirmé que son programme était axé sur la préservation des intérêts de l'entreprise tout en renforçant la contribution du secteur privé dans l'économie nationale. Parmi les objectifs prioritaires du FCE, selon M. Haddad le développement de l'entreprise et notamment du secteur privé pourvoyeur d'emplois et de richesse pour arriver à une meilleure contribution dans le développement économique. Le nouveau patron du FCE a affirmé que le secteur privé en Algérie jouait un rôle très important dans le développement du pays en voulant pour preuve les 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires des entreprises affiliées à son organisation et qui emploient plus de 200.000 salariés. Il a ajouté que son organisation continuera à travailler étroitement avec les autorités publiques mais tout en défendant l'entreprise. «Nous allons dire toute la vérité et nous n'allons pas nous taire sur (les choses) qui n'arrangeraient pas l'entreprise», a-t-il soutenu. Sur la règle des 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, M.Haddad a souligné qu'il continuera à défendre la position du Forum sur cette disposition. Citant l'une des 50 propositions du Forum, formulées en 2012 pour le Pacte national économique et social de croissance, évoquant cette règle M. Haddad a affirmé en matière d'investissement direct étranger (IDE) «abandonner la règle des 51/49% appliquée systématiquement, mais afficher les branches ou filières considérées comme stratégiques où la partie algérienne est obligatoirement majoritaire, telles que l'énergie, les hydrocarbures, les TIC, l'eau, les banques, les assurances et le transport». Mais, «il y a lieu de privilégier la négociation pour tout investissement où le partenariat avec l'étranger est souhaité», ajoute la même proposition du FCE. «On les (membres sortants) a tous rappelé durant notre campagne pour qu'ils retournent», a-t-il dit soulignant que le nombre d'adhérents à l'organisation était passé de 240 avant sa candidature, il y a quelques semaines, à plus de 360 actuellement. La présidence du FCE était assurée, par intérim, depuis le 17 septembre dernier par Ahmed Tibaoui, vice-président de cette organisation, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l'organisation, après la démission du poste de président par Réda Hamiani (2007-2014) qui avait évoqué des «soucis de santé». Créé en 2001, le FCE revendique quelque 360 chefs d'entreprise, représentant plus de 700 entreprises exerçant dans différents secteurs d'activités productives (biens et services). Omar Ramdane avait été le premier à avoir assuré la présidence de cette organisation patronale pendant sept (7) ans, avant d'être remplacé par Réda Hamiani. Se tenant loin de la politique jusque-là, Ali Haddad s'est affiché durant les dernières années comme un soutien indéfectible pour la politique économique du président Bouteflika. Critiqué par Louisa Hanoune pour ses liens avec la politique, le patron de l'Etrhb, a tenu à lui répondre après son élection: «Moi j'ai commencé avec un ouvrier, je suis à 15 000 travailleurs directs et peut-être 150.000 indirects». «Les gens qui créent de l'emploi chaque jour ont le droit d'être respectés», a-t-il enfin déclaré. Qui est Ali Haddad? Fils d'Azzefoun, ce père de famille de 49 ans, diplômé en génie civil, est pourtant le patron du premier groupe privé de bâtiment et de travaux publics algérien, Etrhb Haddad, avec un chiffre d'affaires de 40 milliards de DA. Il est également présent dans les médias, l'hôtellerie et la concession automobile. Ali Haddad s'est lancé dans les affaires en 1988, devenu numéro un national avec 22.000 salariés et un chiffre d'affaires de 440 millions d'euros en 2006. Cadet de ses cinq frères, Ali Haddad, après un brillant cursus scolaire, entre, en 1983, à l'université de Tizi Ouzou. Issu d'une famille modeste, avec ses cinq frères, il achète l'hôtel «Le Marin» situé dans sa commune natale d'Azeffoun. Un peu plus tard, il lance l'Etrhb, son entreprise de BTP qui allait devenir quelques années plus tard le premier groupe privé de BTP. Ali Haddad, a tissé des liens avec plusieurs partenaires étrangers. Il est membre du Conseil d'affaires algéro-saoudien. Il a obtenu le Prix de la meilleure image de marque décernée par Trade Leaders Club en 2007, ainsi que la Médaille du mérite industriel décernée par la Fondation pour l'industrie nationale algérienne en 2007. L'argent acquis dans le BTP lui permet de diversifier ses projets: Il lance deux journaux (Waqt El Djazaïr et Le Temps d'Algérie) et deux télévisions (Dzaïr TV et Dzaïr News). Profitant de la professionnalisation du football, Ali Haddad prend la présidence de l'USM Alger, un club prestigieux de la capitale et en fait un joyau du football en Afrique. A la différence de beaucoup d'hommes d'affaires algériens, Ali Haddad n'investit qu'en Algérie car, pour lui, c'est la meilleure façon de renforcer l'économie nationale en créant et la richesse et l'emploi... Aujourd'hui, l'Etrhb enchaîne les contrats en milliards de dollars dans les travaux publics, les chemins de fer, l'hydraulique...