La France doit reconnaitre "sans plus attendre" l'Etat de Palestine et être garante du droit international et de l'application des résolutions des Nations Unies en la matière, a affirmé le Mouvement de la Paix, une organisation française engagée depuis des années dans des actions pour une paix durable entre Israël et la Palestine. Le Mouvement réagissait au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui conditionne cette reconnaissance à la relance du processus de paix alors que la diplomatie française "ne propose aucune initiative pour cela". Il tient à exprimer, dans un communiqué parvenu lundi à l'APS, son "indignation" d'apprendre que le gouvernement français repousse sa décision de reconnaitre unilatéralement la Palestine, engagement du président de la République, François Hollande, lors de sa campagne électorale. En réponse à la question posée par un député, F. Asensi à l'Assemblée nationale française, interrogeant M. Fabius sur les initiatives que comptait prendre la France concernant la création d'un Etat de Palestine, le ministre des Affaires étrangères a répondu : "qu'un Etat Palestinien créé à l'issue de négociations avec l'Etat d'Israël devrait être reconnu par la communauté internationale et dans ce cas la France serait évidemment un des premiers pays à le faire, mais il importe à nos yeux que la reconnaissance de l'Etat palestinien s'inscrive dans un processus de Paix. à ". Le Mouvement de la Paix signale, dans ce sens, que l'obstacle principal à la reprise du processus de paix est la poursuite, malgré les condamnations à plusieurs reprises de la communauté internationale (résolutions de l'ONU, déclarations de la communauté européenne, de la France, y compris des Etats-Unisà), de la colonisation en Cisjordanie et principalement à El-Qods-Est rendant de plus en plus problématique la viabilité de l'Etat de Palestine. Il estime que la France, membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, devrait être garante du droit international et donc de l'application des résolutions des Nations Unies. "Alors que nous avons salué le vote positif de la France en faveur de l'admission de l'Etat de Palestine comme membre observateur des Nations Unies, après celui pour l'admission de la Palestine à l'Unesco, nous ne pouvons admettre que notre pays continue de se tenir à l'écart d'une solution politique au Proche Orient", affirme le Mouvement de la Paix. Il se prononce pour que, "sans plus tarder", la France reconnaisse unilatéralement l'Etat de Palestine à côté d'Israël, sur les frontières de 1967 avec El-Qods-Est comme capitale, et l'exercice du droit au retour pour les réfugiés palestiniens confirmant ainsi la décision de l'ONU et affirmant la volonté de la France de faire respecter le droit international. Née au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'Organisation avait adressé en 2011 une lettre ouverte au président français dans laquelle elle demandait "solennellement" que la France vote, lors de la session de l'Assemblée Générale de l'ONU, pour la reconnaissance "pleine et entière" de l'Etat de Palestine.