Les échanges et les déplacements des responsables des deux pays sont très fréquents La France est le premier investisseur étranger hors hydrocarbures et se positionne comme le premier recruteur étranger en Algérie avec 450 entreprises. Jamais les relations entre l'Algérie et la France n'ont été placées à un niveau aussi haut que ces deux dernières années. Ni les sujets qui fâchent telle la question de la criminalisation de la colonisation brandie de temps à autre, ni les tentatives de parasiter le climat entre les deux Etats ne semblent perturber l'élan imprimé à ces relations. Bien au contraire. Les échanges et les déplacements des responsables des deux pays sont très fréquents dans une conjoncture où la France est devenue très offensive pour occuper le marché algérien et l'Algérie très réceptive pour attirer les investissements étrangers. Cette dynamique amorcée depuis la visite du président français François Hollande en Algérie au mois de décembre 2012 sera poursuivie jeudi prochain, à l'occasion du déplacement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en compagnie d'une forte délégation officielle, à Paris. La visite annoncée par Romain Nadal, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères s'inscrit dans le cadre de la tenue du troisième Comité intergouvernemental de haut niveau entre l'Algérie et la France. Selon la même source, «une vingtaine d'accords emblématiques pour le futur de notre coopération» seront signés à l'occasion de ce rendez-vous qui vise à «donner une nouvelle dimension au partenariat entre les deux pays». Dans sa tournée parisienne, M.Sellal sera reçu par le président français François Hollande et son homologue Manuel Valls. Des entretiens entre les ministres algériens et leurs homologues respectifs sont également au programme, selon le porte-parole. Des deux côtés de la Méditerranée, des voix s'élèvent pour demander à hisser la coopération entre les deux pays à un niveau plus haut. L'Algérie dont l'économie dépend des exportations des hydrocarbures veut développer un partenariat basé sur la confiance et le principe gagnant-gagnant. La France qui veut reconquérir sa place de premier partenaire fait du renforcement du partenariat «une priorité stratégique», comme exprimé par son ambassadeur à Alger. En tout et pour tout, c'est un partenariat d'exception qui est recherché. L'Algérie et la France partagent beaucoup d'atouts qui appellent plus de rapprochement. Il y a la langue, la proximité géographique et l'histoire commune qui unissent les deux pays. Mais les hommes d'affaires français ont fait la fine bouche, traînant les pieds là où il fallait aller vite et se comportant comme si les marchés leur revenaient de droit. Résultat, bon nombre de contrats leur ont échappé, au profit de concurrents plus offensifs et mieux-disants. La situation de crise actuelle doit être une motivation bien mûrie pour que la France concède à l'Algérie le statut de partenaire privilégié si elle veut réellement que l'Algérie lui consacre pleinement et pour longtemps le même statut, gagnant-gagnant. Il n'empêche, la volonté politique existe, depuis quelques années, et le partenariat peut concerner plusieurs secteurs d'activités dont, en plus du commerce et des services, l'agriculture, la santé et la formation. Le déplacement de Sellal à Paris et les travaux du Comité intergouvernemental de haut niveau interviennent au lendemain de la tenue, le 10 novembre dernier à Oran, de la deuxième réunion du Comité mixte économique franco-algérien. Ce moment était l'un des plus forts moments du «processus» de consolidation des relations algéro-françaises, avec l'inauguration de l'usine de montage Renault de Oued Tlélat à Oran. Une importante délégation française a participé à la cérémonie de l'inauguration de l'usine, dont le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, et le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, ainsi que du P-DG du groupe Renault, Carlos Ghosn. C'est dire que les deux pays veulent hisser les relations à un rang plus élevé. En 2013, les échanges entre les deux pays se sont élevés à 10 milliards d'euros. La France est le premier investisseur étranger hors hydrocarbures et se positionne comme le premier recruteur étranger en Algérie avec 450 entreprises qui ont créé quelque 40.000 emplois directs et plusieurs milliers d'emplois indirects.