Le siège du Conseil constitutionnel La coalition comme l'opposition préparent leur artillerie. Les deux parties vont investir le terrain et prendre l'opinion publique à témoin. La confrontation s'accentue. Le «chantier» de la Constitution est le théâtre d'une véritable bataille entre la coalition et l'opposition. Alors que le pouvoir veut à tout prix parvenir à un consensus, l'opposition n'entend en rien lui faciliter la tâche. Qui va relever le challenge? L'annonce faite récemment par le chef de l'Etat, d'une révision «sérieuse» de la Constitution a ravivé les hostilités. Le message du premier magistrat du pays semble avoir sorti la classe politique de sa léthargie et chacun tente de placer ses pions. Le feuilleton promet de nouvelles joutes juteuses. Les deux camps vont mener des campagnes tambour battant pour obtenir gain de cause. Au niveau des partis, c'est le branle-bas de combat. La coalition comme l'opposition préparent leur artillerie. Les deux parties vont investir le terrain et prendre l'opinion publique à témoin. Chacune d'entre elles va multiplier ses manoeuvres pour contrecarrer la démarche de son adversaire. L'initiative lancée par le vieux parti de l'opposition semble être un jeu d'échecs pour les deux parties. Alors que les partis de la coalition cautionnent cette démarche dans le but d'élargir le consensus, une grande partie de l'opposition la rejette. En guise de représailles, l'opposition a fait appel carrément au peuple. La Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd) élargit son camp pour contenir d'autres formations. Ce qui est sûr, est que le débat promet d'être houleux. Les partis de la coalition ont déjà mis la machine en marche. C'est le cas du secrétaire général du parti majoritaire qui a mobilisé toutes ses troupes d'avance. Lors de la réunion avec les parlementaires des deux chambres tenue mercredi dernier à l'hôtel El Aurassi, Amar Saâdani a annoncé que la révision de la Constitution «se fera au premier trimestre 2015». S'adressant à ses cadres, il a tenu à assurer que la révision de la Constitution sera d'un grand apport pour le groupe parlementaire du FLN en leur offrant «plus de prérogatives». Le SG du FLN n'a pas raté l'occasion de tirer sur une partie de l'opposition, allusion à la Cnltd qui a refusé de participer à la révision de la Constitution et qui a accepté de dialoguer avec l'Union européenne». M.Saâdani a précisé que son parti continue d'appeler tous les partis politiques à «l'union et à l'action pour faire sortir le pays des crises qu'il traverse» saluant la position du FFS qui vise, selon lui, à «construire le pays et non à entraver le rôle de l'Etat». Le FLN veut précéder le pas à ses alliés en détenant le rôle le plus important dans ses joutes. Se considérant comme étant la locomotive de toute initiative politique, l'ex-parti unique ne se contente pas de l'offre du FFS et lance ses propres consultations. En tout cas, la compétition sera rude, même au sein du clan présidentiel. Le RND, le MPA et le TAJ vont carburer à fond pour peser de tout leur poids dans la prochaine révision de la Constitution. Le parti de Amar Ghoul se dit ouvert à toute initiative qui tend à rassembler les Algériens et à trouver une sortie de crise. Lors d'une rencontre avec les militants du parti qu'il a tenue samedi dernier, le président de TAJ a réitéré sa disponibilité au dialogue avec tous les partis politiques qu'ils soient de l'opposition ou de la coalition. Ce qui signifie qu'à l'intérieur même de la coalition, les manoeuvres se multiplient. La voie par laquelle sera adoptée la Constitution est un autre débat qui risque de diviser la classe politique et même le clan présidentiel. Alors que Saâdani crie sur tous les toits que la Constitution passera uniquement par le Parlement, Hanoune et Ghoul persistent et signent sur la nécessité d'aller vers un référendum pour associer le peuple à ce projet. Les partisans de cette thèse sont de plus en plus nombreux. Hier, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a réitéré à partir de Blida le soutien de son parti à une révision de la Constitution par voie référendaire. «Nous sommes pour une révision de la présente Constitution par un recours à la volonté du peuple, et non au Parlement», a souligné M.Touati à l'ouverture d'une rencontre des cadres des wilayas du Centre de son parti.