Parmi les gros clients de la banque américaine figurent, entre autres, la Sonatrach, la Sonelgaz et Air Algérie. Tout porte à croire que l'Algérie, classée, il n'y a pas longtemps zone à risque, est en train de regagner ses lettres de noblesse et de reconquérir sa place dans le concert des nations. Le ballet diplomatique de l'Hexagone est relayé par celui des pontes de la finance américaine qui ont apparemment revu leur frilosité à la baisse. Après l'Elysée, c'est au tour de l'Oncle Sam de courtiser l'Algérie en ramenant dans sa besace une cagnotte de 1,5 milliard de dollars. Un prélude à un partenariat efficient qui permettra selon M.Philip Merill, président de l'EX-IM-Bank de «créer des postes d'emploi et des opportunités multiples et pour les Algériens et pour les Américains.» Le prélat de la banque étatique américaine, accompagné d'une importante délégation composée du gotha de l'import-export, a séjourné à Alger durant trois jours. Il a été reçu respectivement par le président de la République et par le chef du gouvernement. Cela dénote clairement de l'importance que revêt une telle visite aux yeux des hautes autorités algériennes. Cela pourrait également faire pencher la balance en faveur de l'Algérie qui entame des rounds cycliques de négociations pour son éventuelle adhésion à l'organisation mondiale du commerce (OMC). Il faut dire que d'aucuns perçoivent dans cette démarche américaine un signal fort de Washington en direction du locataire d'El-Mouradia qui n'a eu de cesse, lors de ses nombreuses pérégrinations d'allécher les investisseurs étrangers sur les opportunités qu'offrent une économie nationale aux gisements inexplorés. Cependant, en dépit d'un va-et-vient incessant qui l'a conduit plusieurs fois dans des cénacles prestigieux et d'un plaidoyer en faveur d'une économie nationale viable, les investisseurs ne se bousculaient pas pour autant au portillon. Ces derniers voulaient entrevoir une garantie et un gage de confiance avant de s'impliquer dans une quelconque tractation qui les obligerait à mettre la main à la poche, au risque de voir s'envoler leur pactole dans des entreprises hasardeuses. L'absence de stabilité, puisque c'est l'argument sur lequel reposent leurs appréhensions, s'est quelque peu dissipée et les doutes qui subsistaient jusqu'à la dernière élection ont cédé le terrain à plus de visibilité quant à la possibilité de s'implanter en Algérie pour les capitaux lourds. Le patron de l'EX-IM Bank estime que «les relations entre son organisme et l'Algérie ont connu une nette amélioration au cours des cinq dernières années». En fait sa banque avait baissé «le risque pays» de l'Algérie de la catégorie 5 à la catégorie 4, contribuant ainsi à l'évolution des échanges et à la réhabilitation de l'image de marque de l'économie algérienne vis-à-vis des investisseurs étrangers. Il faut rappeler que bien qu' ils aient été dissuadés par une décennie sanglante, les Américains restent des partenaires de choix. Ils ont déjà manifesté le voeu d'établir des échanges commerciaux et autres en 1999. L'entité financière dispose d'un capital de 100 milliards de dollars disponible pour l'octroi de crédits. C'est dire la manne d'envergure que recèle cette banque si elle venait à être séduite par nos dirigeants dans la perspective de prendre en charge des projets qui sont sous le coude, faute de financement.