L'opposition n'accorde aucune crédibilité à l' invitation au dialogue faite par Saâdani et Bensalah. L'instauration d'un dialogue national rassembleur et inclusif accompagné par des engagements politiques précis et stricts pour un consensus national de sortie de crise, n'est pas pour demain. Les appels incessants des partis proches du pouvoir à l'adresse de l'opposition, sont catégoriquement ignorés par ces formations politiques. Selon ces derniers, le pouvoir qui se contente de discuter avec lui-même, a toujours refusé de dialoguer avec les autres forces politiques. L'opposition n'accorde aucune crédibilité à l' invitation au dialogue faite par Saâdani et Bensalah. Cette invitation est considérée comme nulle et non avenue et manquant de sérieux d'autant plus que le FLN ou le RND ne peuvent pas prétendre représenter le pouvoir réel. Lequel fait la sourde oreille aux revendications relatives à la transition démocratique. Les appels de ces partis ne reflètent en aucun cas un quelconque changement de position à l'intérieur du pouvoir et sont un «non-sens politique», fait-on savoir. L'opposition qui qualifie les promesses de réformes du pouvoir de simple effet d'annonce, sans aucun contenu sérieux, souligne que le changement pacifique de régime ne relève pas de l' impossible. L'ex-chef de gouvernement a souligné avant-hier lors de son passage au quotidien El-Khabar que le changement pourrait même émaner de l'Armée où un responsable militaire pourrait être motivé à mettre un terme à la situation de déliquescence politique actuelle. Le fossé qui sépare les revendications de l'opposition et la position du régime ne permet aucune collaboration possible entre les deux camps, indique-t-on. Les leaders des partis de l'opposition regrettent que les chefs des partis au pouvoir à l'image de Saâdani et Bensalah, ont subitement changé le ton de leurs discours à l'égard de l'opposition pour juste les convier à se muer en laudateurs et soutiens du programme du président Bouteflika. Les acteurs politiques regroupés dans l'Instance de suivi et de consultation de l'opposition (Isco), estiment que l'Algérie vit une crise de pouvoir et la situation politique du pays est très dangereuse. Par conséquent, ils appellent à une élection présidentielle anticipée, l'installation d'une instance indépendante pour l'organisation de l'élection, la révision consensuelle de la Constitution après la présidentielle anticipée et l'enclenchement d'un nouveau processus électoral. cela n'est pas le cas des partis proches du pouvoir qui nient l'existence d'une quelconque crise politique et dont les seuls position et thèse se résument au soutien indéfectible du programme du président Bouteflika. La rupture entre l'opposition et le pouvoir est illustrée par l'échec cuisant de la tentative de rapprochement entre les deux camps initié par le FFS. A tire de rappel, l'Isco constituée de la Cnltd et du Pôle du changement, des ancien chefs de gouvernement, et du président de l'UDS, non encore agréé, Karim Tabbou, a officialisé son refus de participer à la conférence pour la reconstruction d'un consensus national, initiée par le parti de Aït Ahmed. Certains croient savoir que la seule démarche du système politique consiste à améliorer son image à l'endroit de l'opinion officielle étrangère. Les observateurs estiment qu'une nouvelle vision de développement économique et politique du pays n'est pas encore mise en place.