La prise de contacts lancée par le FFS a provoqué des réactions virulentes La légitimité du président Bouteflika est incontestable. Plusieurs initiatives pour le changement du système sont initiées par les différents acteurs politiques alors que le pouvoir en place ne reconnaît pas l'existence d'une quelconque crise politique. Cette bousculade est telle que certaines propositions sont cataloguées comme simple tentative de repositionnement personnelle sur l'échiquier politique. Le débat autour de l'avènement d'une réelle transition démocratique, s'est transformé en choc des contributions. Cela ressemble à une révolution de salon, qui bouleverse tout sans rien changer. La prise de contacts lancée par le FFS a provoqué des réactions virulentes, les leaders des partis de la Cnltd se sont indignés en dénonçant par là la tentative de contenir le resserrement des rangs de l'opposition... Les réactions des uns par rapport aux propositions des autres sont empreintes de clivage, voire de confrontations frontales. Les initiatives rendues publiques à la pelle, on compte près d'une dizaine, donnent lieu à un jeu médiatique assez balisé. Aux propositions qui font la une de la presse nationale succèdent des réactions déchaînées. A ce rythme, elles ne seront jamais mises en oeuvre et peu à peu le pays s'enfonce un peu plus dans le marasme politique multidimensionnel, selon de nombreux politologues. Si ce que propose par exemple le FFS rejoint la Cnltd, en revanche la démarche est diamétralement opposée. L'instance de concertation et de suivi de l'opposition regroupant essentiellement les partis issus de la Cnltd et le Pôle des forces de changement, coordonné par Ali Benflis, exige en priorité dans sa démarche, notamment le retour aux urnes, autrement dit la tenue d'une élection présidentielle anticipée, dont l'organisation et le contrôle doivent être confiés à une instance indépendante impartiale, permanente et souveraine dans l'exercice de sa mission. Or, le vieux parti de l'opposition veut réunir à travers sa démarche de conférence nationale pour la reconstruction du Consensus national effrité, l'opposition et le pouvoir. Dans ce contexte, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui sera certainement suivi par les chefs d'autres partis et parties proches du pouvoir, refuse de s'asseoir avec l'opposition. Il avait annoncé la couleur: la légitimité du président Bouteflika est incontestable. Or, dans ces conditions le consensus supposé être celui de négociations et concessions entre le pouvoir et l'opposition, ne pourra faire ses preuves. Tout au plus, les réfractaires aux consultations de Ahmed Ouyahia sont invités à formuler leurs propositions via un deuxième round ou lors de la conférence du FFS, comme souligné par Mohand Amokrane Chérifi à la tête de la délégation de ce parti. A ce stade du débat, le pouvoir qui a défini le cadre d'action de l'opposition, nie l'existence d'une quelconque crise politique. Selon des observateurs, le pouvoir tente de faire régner la peur en amplifiant sciemment le danger qui guette le pays aux frontières. Si on se fie à la logique de cette lecture, on déduit aisément que ni l'élection présidentielle anticipée ne sera organisée ni encore moins la création d'une instance indépendante pour juguler la fraude, ne sera concédée par le pouvoir. En tout état de cause, la multiplication des initiatives et des démarches, affaiblit davantage l'opposition. Dès lors, de l'avis de certains politologues, la construction d'un rapport de forces ne pourra se faire que par des partis politiques réellement représentatifs. Elle passe obligatoirement par l'implication dans le champ social et la mobilisation citoyenne, indispensable pour faire pression sur le pouvoir. Enfin, la vieille génération ne voudrait rien lâcher pour la jeune génération.