Dans le procès, sept hauts responsables de la sécurité, dont l'ex-ministre de l'Intérieur de M.Moubarak, Habib al-Adly, ont été acquittés. Le procureur général égyptien a décidé d'interjeter appel de l'abandon de l'accusation de complicité de meurtre qui pesait contre l'ex-président Hosni Moubarak pour la mort de manifestants durant la révolte de 2011 qui l'a chassé du pouvoir, a annoncé hier le parquet. «Le procureur général a décidé de faire appel devant la Cour de cassation», de la décision du tribunal du Caire qui a blanchi samedi M. Moubarak, a indiqué le parquet dans un communiqué. L'ancien président était jugé pour son rôle dans la répression des manifestations monstres de janvier-février 2011 ayant mis fin à ses trente années au pouvoir, et au cours desquelles plus de 846 personnes ont été tuées. Dans le procès, sept hauts responsables de la sécurité, dont l'ex ministre de l'Intérieur de M.Moubarak, Habib al-Adly, ont été acquittés. La Cour de cassation, la plus haute juridiction dans le droit pénal en Egypte, peut maintenant soit confirmer le verdict de samedi ou l'annuler. En cas d'annulation, elle devra elle-même examiner cette affaire, selon la législation égyptienne. Le procureur a fait appel après qu'un examen des attendus a révélé «que le verdict était entaché d'un vice juridique», selon le communiqué, qui précise que le parquet agit «sans être influencé par les disputes des différents courants politiques». Après le verdict de samedi, un millier de manifestants s'étaient rassemblés près de la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, pour dénoncer la décision du tribunal. Le rassemblement a été dispersé par la police et deux personnes sont mortes dans les violences. Des figures de l'opposition de gauche ont également critiqué le verdict. De son côté l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fatah al-Sissi a assuré que l'Egypte «regarde vers l'avenir et ne peut jamais revenir en arrière». Il a ordonné au gouvernement de revoir à la hausse les compensations allouées aux «familles des martyrs et des blessés de la révolution» de 2011. Samedi, M.Moubarak a également été blanchi des accusations de corruption qui pesaient contre lui. Militants et défenseurs des droits de l'Homme accusent régulièrement M. al-Sissi, architecte de la destitution de l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, d'avoir instauré un régime encore plus autoritaire que celui de M.Moubarak. Depuis l'éviction de M.Morsi, au moins 1400 de ses partisans ont été tués, pour la plupart des manifestants. Plus de 15.000 personnes ont également été emprisonnées, tandis que des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes. Le pouvoir s'en est également pris à l'opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de jeunes militants pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester. Lors d'un premier procès en juin 2012, M.Moubarak avait été condamné à la prison à perpétuité mais la sentence avait été annulée pour des raisons techniques et l'affaire rejugée.