Le président Barack Obama a appelé mardi le Congrès américain à débloquer un fonds d'urgence de quelque 6 milliards de dollars pour combattre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest et gérer le risque aux Etats-Unis. «Nous ne pourrons vaincre Ebola sans financements complémentaires», a-t-il lancé, lors d'une visite dans les locaux des Instituts américains de la santé (NIH), à Bethesda, dans la proche banlieue de Washington. «Si nous voulons que d'autres pays continuent à se mobiliser, nous devons continuer à montrer la voie», a-t-il ajouté, rappelant que quelque 3000 Américains, civils et militaires, étaient désormais déployés sur le terrain en Afrique de l'Ouest, principalement au Liberia, pays le plus touché. Tout en reconnaissant que le sujet avait fait jusqu'ici un large consensus entre républicains et démocrates, il a mis en garde contre la tentation de mêler le financement de la lutte contre Ebola aux âpres discussions budgétaires en cours. Les républicains de la Chambre des représentants n'avaient toujours pas présenté mardi de loi pour financer l'Etat fédéral au-delà du 11 décembre. «Ce n'est pas une question de politique. C'est une affaire de bon sens. Faisons-le!», a lancé M. Obama. Appelant les élus du Congrès à se prononcer «avant de partir en vacances», le 12 décembre, il a jugé que le vote de ce fonds d'urgence qu'il avait proposé début novembre serait «un beau cadeau d'anniversaire pour les Américains et pour le monde». Selon Jennifer Hing, porte-parole de la Commission chargée des lois de finances à la Chambre des représentants, «aucune décision n'a été prise à ce stade». «La loi de finances devrait être débattue la semaine prochaine», a-t-elle indiqué. Côté Sénat, dominé par les démocrates, un négociateur budgétaire confiait être optimiste pour obtenir «le montant total», tout en soulignant que les négociations se poursuivaient avec la Chambre. «Nous devons éradiquer cette maladie, ce n'est pas un virus que nous pouvons gérer avec quelques cas ici et là», a martelé le président américain. «Nous ne pouvons baisser la garde, ne serait-ce qu'un instant». M.Obama a souligné que ces financements étaient nécessaires en particulier pour accélérer les tests sur tout vaccin ou traitement prometteur, notamment ceux développés par le NIH. Un vaccin contre Ebola est actuellement co-développé par le l'Institut des allergies et des maladies infectieuses, qui fait partie du NIH, et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK). Selon les premiers résultats publiés il y a moins d'une semaine dans une revue scientifique, il est bien toléré et a déclenché une bonne réponse immunitaire. Le NIAID envisage de mener ces essais cliniques dits de phase 2 et 3 en Afrique de l'Ouest en 2015. «Aucun vaccin potentiel contre Ebola n'était allé aussi loin. C'est une excellente nouvelle», a souligné M.Obama. «Mais cela nous rappelle aussi l'importance du financement public de la recherche». Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus a fait 6070 morts, sur un total de 17.145 personnes infectées.