Les aéroports nationaux seront dotés d'un système appelé «tapis», qui permettra de déceler, grâce à la température corporelle des voyageurs, une éventuelle fièvre qui pourrait être causée par le virus Ebola, a annoncé avant-hier, jeudi, le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. Abdelmalek Boudiaf, qui effectuait une visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou pour inspecter les projets de son secteur, a indiqué, lors d'un point de presse, que ce système viendra renforcer les mesures préventives déjà prises par l'Algérie au niveau de ses frontières terrestres, ses aéroports et ports pour endiguer toute pénétration du virus Ebola dans le pays. Ces mesures consistent en la mise en place d'un dispositif médical au niveau des infrastructures aéroportuaires, a rappelé M. Boudiaf, qui a souligné que selon les scientifiques, le virus Ebola, qui apparaît dans des pays tropicaux et qui se propage actuellement dans des pays de l'Afrique de l'ouest, «n'a pas de chance de survie en Algérie, en raison de son climat, de son environnement et du mode de vie des Algériens», observant toutefois, que la vigilance «reste de mise». Par ailleurs, des essais cliniques de deux vaccins expérimentaux contre le virus Ebola devraient bientôt démarrer en Suisse, a indiqué le directeur de l'Institut tropical et de santé publique suisse de Bâle. La Suisse joue un rôle central «dans les essais cliniques des deux vaccins contre Ebola», a déclaré Marcel Tanner à la radio suisse SRF. Les essais cliniques devraient avoir lieu «dès que possible à Genève et à Lausanne», a-t-il précisé. L'Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic et la Commission d'éthique doivent encore donner leur feu vert avant que les tests ne puissent débuter. Un premier essai clinique d'un vaccin contre le virus Ebola a commencé aux Etats-Unis début septembre avec une poignée de volontaires. Il n'a pas suscité à ce jour de réactions néfastes. Ce vaccin, développé par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline depuis plusieurs années avec les instituts américains de la santé (NIH), a donné de très bons résultats sur des singes. En parallèle, une équipe de chercheurs d'Oxford au Royaume-Uni va mener un essai clinique de ce même vaccin sur 60 volontaires sains. Depuis le début de l'année, l'épidémie a fait 2630 morts en Afrique de l'Ouest sur 5357 cas, selon le dernier bilan de l'OMS publié jeudi. Trois pays sont particulièrement touchés : le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone. Il n'existe pas de vaccin ou de traitement spécifique homologué contre Ebola, que ce soit sur l'homme ou sur l'animal. L'ONU va créer une mission en Afrique de l'Ouest pour faire face à l'épidémie d'Ebola.