Sahara occidental, une colonisation qui dure sellal Le Premier ministre a rappelé dans une interview exclusive accordée au mensuel Afrique Asie la position «claire» et «constante» de l'Algérie au sujet du conflit du Sahara occidental qui demeure une question de décolonisation. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un droit inaliénable. L'Algérie en a fait un principe. Comment pourrait-il en être autrement pour un pays qui a mis plus de cent trente ans pour se libérer du joug colonial et dont la révolution, de Novembre 1954, demeure un exemple dans le monde pour tous les peuples épris de liberté. Celui du Sahara occidental en rêve depuis près de quarante ans. «La souffrance du peuple sahraoui a trop duré. La position de mon pays sur cette question est claire et constante. Nous soutenons le processus pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous l'égide des Nations unies, et nous espérons qu'il sera mené à son terme», a déclaré Abdelmalek Sellal dans un entretien exclusif au mensuel Afrique Asie dans son édition du mois de décembre. Cela ne fera certainement pas plaisir au souverain marocain qui ne veut rien entendre de la légalité internationale ni du droit des peuples à décider librement de leur destin. Il a fait du Sahara occidental une affaire de propriété privée. «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» avait proféré Mohammed VI le 6 novembre 2014 dans une allocution adressée à ses sujets à l'occasion de la célébration du 39e anniversaire de l'annexion du Sahara occidental avant d'ajouter que «l'initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional.». A prendre ou à laisser. Ce qui n'est évidemment pas la meilleure manière pour mettre fin à ce «différend». Le Premier ministre recadre la position du roi et lui rappelle celle de l'Algérie. «Nous restons attachés à la légalité internationale pour le règlement de ce conflit qui oppose le peuple sahraoui au Royaume du Maroc», a précisé le patron de l'Exécutif qui a assuré que l'Algérie «ne ménagera aucun effort et apportera, dans le respect de la légalité internationale, sa contribution au règlement de ce dernier dossier de décolonisation». Une position immuable. L'Algérie l'a défendue à chaque fois que l'occasion lui a été donnée. Ce fût le cas à New York lors de la tenue de la 69ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. «L'Algérie dont l'appui au droit indéniable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination est bien établi, encourage le SG de l'ONU et son envoyé personnel, Christopher Ross, à intensifier leurs efforts pour assurer le succès de leur oeuvre de paix et poursuivra, en tant que coordonnateur du groupe de travail des pays des non-alignés sur la revitalisation de l'Assemblée générale, ses efforts pour que cet organe le plus représentatif du système international se réapproprie ses prérogatives», a assuré le chef de la diplomatie algérienne, qui avait exhorté le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à faire honneur à la doctrine de l'ONU en ce qui concerne la décolonisation au Sahara occidental. «L'évaluation d'ensemble que M. Ban Ki-moon est appelé à présenter en 2015 sur la question du Sahara occidental opposant le Royaume du Maroc et le Front Polisario devrait pouvoir honorer la doctrine de l'ONU en matière de décolonisation ainsi que l'effectivité des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU», a espéré Ramtane Lamamra. Un rêve que caresse le peuple sahraoui... depuis 1975.