Rabat dépose un projet «d'autonomie» à l'ONU et le Polisario propose une voie de sortie de crise. Le Maroc, après une intense campagne internationale de promotion de son projet «d'autonomie» du Sahara occidental «dans le cadre de la souveraineté» marocaine, a fini par déposer ledit projet au niveau du secrétariat général de l'ONU. De son côté, le même jour (mercredi dernier), le Front Polisario -qui lutte pour l'indépendance et l'autodétermination du peuple sahraoui- a déposé un contre-projet plus en phase avec le droit et la légalité internationale. Tout, en fait, est là: comment appliquer au Sahara occidental les principes pertinents des résolutions du Conseil de sécurité sur le droit des peuples à l'autodétermination et à l'indépendance, notamment la résolution 1415 de juin 1960? Toute lecture qui ne prend pas en compte ce principe du droit international ne peut être que contre-productive. Les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, (mouvement de libération du Sahara occidental, reconnu comme tel par les Nations unies et donc habilité à parler et à agir au nom du peuple sahraoui), qui se battent pour le sort futur du Sahara occidental (malgré l'occupation marocaine, ce territoire est toujours, aux yeux de l'ONU, placé sous la tutelle administrative de l'ancien pays occupant: l'Espagne), ont présenté simultanément des projets de solution à l'ONU, que celle-ci va avoir à étudier dans les prochains jours. En quoi consistent-ils? Le projet du Maroc tourne autour d'une large «autonomie» que le Royaume accorderait aux Sahraouis. Suite au rapport sur le Sahara occidental du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le ministère des Affaires étrangères a tenu à saluer, dans un communiqué, rendu public hier, «la constance de la position et le sens élevé des responsabilités qui caractérisent ce rapport, au regard de la question cruciale du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental, à travers le libre exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination» (...) «A cet égard, souligne la diplomatie algérienne, l'Algérie se félicite du fait que le rapport du secrétaire général réitère la proposition de négociations, sous les auspices de l'ONU, entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, afin de parvenir à la solution politique assurant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» Dans ce contexte ajoute le communiqué, «l'Algérie réitère sa ferme conviction que le cadre consensuel élaboré par la communauté internationale pour la solution de ce dernier cas de décolonisation en Afrique, constitue la base, politiquement correcte, et juridiquement valide, pour la détermination du statut final du Sahara occidental d'une manière démocratique, pacifique, juste et durable».