Après moult contestations, les Sahraouis récusent définitivement le chaperon des négociations avec le Maroc. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a estimé que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M. Peter Van Walsum, s'est «totalement» disqualifié pour conduire toute négociation future entre le Front Polisario et le Maroc. Reprochant au diplomate néerlandais ses multiples déclarations à propos de «l'irréalisme» de l'option indépendantiste, les Sahraouis estiment que le parti pris de M. Van Walsum le discrédite pour conduire toute négociation. «En adoptant une attitude délibérément pro-marocaine puisqu'elle conforte la position du Maroc qui ne conçoit de solution que dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du royaume, l'envoyé personnel se départit de l'attitude d'impartialité qui doit être la sienne et foule au pied la légalité internationale, se disqualifiant totalement pour la conduite future des négociations entre le Front Polisario et le Maroc», a écrit le président sahraoui dans sa lettre adressée à M. Ban Ki-moon, rapporté par l'agence sahraouie SPS. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) n'a pas manqué à cette occasion d'exprimer la «stupéfaction» et la «désapprobation» du Front Polisario à la suite de la déclaration faite en avril dernier par M. Van Walsum devant le Conseil de sécurité, soulignant qu'elle se démarque d'une manière «radicale» et «inacceptable» de la position traditionnelle des Nations unies sur cette question. La position déclarée de 'envoyé personnel du SG de l'ONU est, selon le secrétaire général du Front Polisario, «en porte-à-faux avec la ligne générale des rapports de M. Ban au Conseil de sécurité, y compris celui en date du 14 avril 2008». M. Abdelaziz a tenu, toutefois, à saluer et à réitérer le soutien du Polisario aux efforts menés par M. Ban pour «parvenir à une solution définitive à ce problème de décolonisation» fondée, a-t-il dit, «sur la légalité internationale et conforme à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation». Il a, également, réaffirmé l'«entière disponibilité» du Front Polisario à continuer de participer de «bonne foi» aux négociations initiées par le Conseil de sécurité de l'ONU, et sa «volonté ferme» de parvenir avec le Maroc à un «règlement définitif [...] qui permettra au peuple sahraoui de décider, en toute liberté, de son devenir». Parallèlement, le secrétaire général de la présidence de la RASD, M. Daf Mohamed Fadhel, a souligné vendredi dernier à partir de Khenchela que l'option de la lutte armée n'est pas exclue à défaut d'accélérer le règlement de la question sahraouie et de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Lors d'une cérémonie organisée au siège de la wilaya de Khenchela à l'occasion du passage de la caravane politico-culturelle de solidarité avec le peuple sahraoui au chef-lieu, il a retracé les différentes étapes de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté. M. Mohamed Fadhel a insisté sur la justesse de la cause sahraouie, en témoignent, a-t-il dit, les positions de soutien à la lutte du peuple du Sahara occidental prises par nombre de pays et de peuples épris de paix. Le secrétaire général de la présidence sahraouie a évoqué surtout les souffrances de la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental face à la répression exercée par les forces de l'occupation marocaine en raison de la revendication pacifique par la population sahraouie de son droit à l'autodétermination conformément à la légalité internationale. G. H.