Sellal et Valls, une entente parfaite Abdelmalek Sellal a insisté auprès du président Hollande pour une visite en Algérie qui lui permettra de constater l'évolution correcte de l'état de santé du président Bouteflika. La visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en France a permis de clarifier certaines questions qui ont fait débat et polémique en Algérie. Les questions des journalistes, lors de la conférence de presse animée conjointement avec son homologue français Manuel Valls, après avoir été reçu par le président François Hollande, ont permis à M.Sellal de s'exprimer sur la santé du chef de l'Etat, l'affaire des moines de Tibhirine et l'assassinat du touriste Hervé Gourdel. De prime abord, le Premier ministre a confirmé la visite médical de Bouteflika à Grenoble il y a quelques jours. «Le président Bouteflika a effectué récemment un controle médical en France comme toute personne malade et il se porte correctement. Il n'y a aucun problème. Il dirige le pays, je peux vous l'affirmer», a-t-il déclaré. Interrogé sur une éventuelle visite du président de la République en France, il a répondu en affirmant qu'il a invité le président français à venir en Algérie. «Moi-même j'ai insisté ce matin auprès du président Hollande pour qu'il visite l'Algérie et je crois qu'il n'est pas contre et cela lui permettra de constater l'évolution correcte de l'état de santé du président», a-t-il indiqué, précisant que «l'Algérie a ses institutions, elles fonctionnent normalement, ne vous inquiétez pas». Concernant l'affaire des moines de Tibhirine, l'orateur a affirmé qu'il y a «une excellente coopération en matière judiciaire» entre les deux pays. «Il ny a strictement aucun problème en matière d'évolution du dossier. Je vous le dis et vous le confirme. Nous sommes totalement et définitivement sereins dans cette affaire», a-t-il assuré. Il a rappelé les commissions rogatoires lancées par les juges français et algérien chargés de cette affaire et la présence du juge et d'experts français lors de l'autopsie et les prélèvements pratiqués sur les crânes des victimes à Alger. Le dossier des moines de Tibhirine avance Le Premier ministre a rappelé aussi que l'assassinat des moines «a eu lieu à un moment où le pays connaissait une vague de terrorisme face à laquelle nous étions seuls que nous avons chèrement payé avec 200.000 morts et des dizaines de milliards d'euros de pertes». «C'est un drame douloureux qui a touché des personnes que tout le monde aimait. En ce qui nous concerne, même si je n'ai pas pour habitude de commenter les décisions de la justice, nous sommes totalement sereins. Nous coopérons avec le juge français chargé de cette affaire», a-t-il encore dit. M.Sellal a trouvé ici le contexte pour évoquer l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel et réaffirmer que le gouvernement algérien et les forces de sécurité «sont décidés à aller jusqu'au bout dans cette affaire». Il a rappelé que des juges algériens ont engagé une procédure sur cette affaire et que les forces de sécurité sont sur le terrain pour rechercher le cadavre et les terroristes impliqués dans cet assassinat, notant qu'un terroriste avait été abattu. «Nous irons jusqu'au bout de cette affaire car, a-t-il expliqué, il ne faut jamais faire de concession au terrorisme qui est devenu un défi civilisationnel». Les propos de M.Sellal ont été confirmés par le Premier ministre français, Manuel Valls. Ce dernier a indiqué que les autorités judiciaires algériennes et françaises coopèrent d'une «manière positive» dans le dossier des moines de Tibhirine. Selon lui, la mission de la délégation judiciaire menée par le juge Trevidic «s'est passée dans des conditions satisfaisantes». Manuel Valls confirme Dans ce sens, il a remercié les autorités algériennes pour «l'accueil et le climat de confiance» qui ont été réservés à la délégation ainsi que les moyens mis à sa disposition, ajoutant que même après l'assassinat d'Hervé Gourdel, «il y a eu également des échanges et une coopération de très grande qualité» car les deux pays ont été unis dans cette épreuve. Manuel Valls n'a pas manqué de souligner que l'Algérie a combattu et vaincu le terrorisme seule dans les années 1990. «Nous savons combien l'Algérie a subi le terrorisme, l'a combattu victorieusement et l'Algérie l'a fait seule», a-t-il dit.