Les inondations de Bab El Oued, un drame à éviter L'Algérie possède sur son littoral de nombreuses villes qui sont exposées aux aléas climatiques, selon une nouvelle étude de l'Agence française de développement (AFD). La capitale, Alger, est considérée comme l'une des grandes villes africaines de plus d'un million d'habitants située sur le littoral et qui est exposée à ces risques. A cela s'ajoute le fait que le littoral algérien est peu élevé et que c'est à ces endroits que se concentre une grande partie de la population. L'étude de l'AFD recommande à des villes qui sont dans cette situation de se protéger contre les dérèglements climatiques, qui fait qu'un «un engagement politique fort est bien sûr nécessaire, mais pas seulement». Il est souligné qu'un ensemble de facteurs institutionnels, stratégiques et sociaux sont indispensables». Trois travaux de recherche commandés par l'AFD sur ce sujet dans des pays africains et du continent américain concluent que jusque récemment, les actions en faveur de l'adaptation au changement climatique se matérialisaient principalement par des projets ponctuels de réduction des vulnérabilités (infrastructures de drainage pluvial, systèmes d'alerte précoce...). Or, il est poursuivi que pour avoir une plus grande efficacité d'action, il est souhaitable d'une part d'élaborer de véritables politiques publiques dédiées à ce sujet, d'autre part d'intégrer cette préoccupation dans les autres politiques sectorielles et dans les stratégies nationales. Pour le cas de l'Algérie il suffit d'écouter les doléances des habitants de Béchar frappés par des inondations pour ressentir le besoin de disposer de politiques de prévention à long terme. L'AFD a ainsi lancé trois travaux de recherche pour mieux appréhender les conditions d'une adaptation efficace aux aléas climatiques. Les trois études s'interrogent sur les facteurs institutionnels, politiques, et sociaux qui font le succès ou l'échec de programmes d'adaptation à l'échelle d'une ville. Les villes étudiées n'englobent pas des entités algériennes car elles se sont concentrées sur celles ayant initié des démarches d'adaptation permettant ainsi un retour d'expérience à la fois sur la prise en compte de l'adaptation dans les priorités locales, mais aussi sur la mise en oeuvre des stratégies à faire adopter par des entités qui ne sont pas de ce genre de plans. L'une des études réalisées par l'Institut de recherche britannique international pour l'environnement et le développement datant de 2014 est plus sociologique et s'intéresse à la vulnérabilité sociale au changement climatique dans les villes africaines, particulièrement dans les quartiers précaires dont l'Algérie ne manque pas à l'image d'autres capitales comme Kampala, Accra et Dakar. D'autres études contiennent un diagnostic institutionnel sur la gestion du changement climatique dans les villes colombiennes pour l'atténuer du point de vue de la gouvernance. Le succès d'une action ou politique d'adaptation repose sur l'effectivité de sa prise en compte dans les stratégies locales et sur l'efficacité de sa mise en oeuvre, est-il souligné. Mais il y a de nombreux obstacles à la réussite de ces étapes et la façon dont les villes les surmontent à cause des contraintes financières, humaines et techniques. En premier lieu, les collectivités sont encore très dépendantes de l'appui externe pour lancer des initiatives d'adaptation. Néanmoins, le versant positif de ce constat est que celles-ci sont engagées dans des partenariats impliquant des acteurs internationaux avec lesquels les échanges peuvent être très bénéfiques. L'Algérie a ce genre d'initiatives avec des pays occidentaux. Dans les villes africaines, le succès de l'adaptation inclut presque toujours une forme de partenariat entre la municipalité et des bailleurs, des institutions de recherche et des ONG. Cependant, les collectivités gagneraient à nouer des partenariats avec des associations, groupes de recherche, entreprises, universités et think tanks locaux, capables de renforcer leur rôle d'appui aux initiatives locales.