«Le retard accusé dans la réalisation du projet en question est dû à l'échec des études précédentes» Le ministre des Travaux publics a annoncé que le gouvernement japonais a demandé à l'Algérie «d'accorder au Consortium japonais (Cojaal) un délai» pour trouver une issue au litige. La fin du calvaire n'est pas pour demain. Les travaux de réhabilitation du tronçon de l'autoroute Est-Ouest reliant Lakhdaria à Bouira, entamé depuis plus d'une année, risquent de durer longtemps. S'exprimant sur le grand retard accusé dans ce chantier, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a expliqué qu'il ne s'agit pas uniquement de revêtir le tronçon. «Le projet fait l'objet d'une nouvelle étude», a-t-il affirmé en avouant toutefois que ce projet n'a pas été suffisamment expérimenté. «Le retard accusé dans la réalisation du projet en question est dû à l'échec des études précédentes, à la nature du sol et aux problèmes rencontrés par l'un des trois des maîtres d'oeuvre», a-t-il justifié en réponse à la question du sénateur Kassi Abdelkader, natif de la région qui a souligné que la nature de la zone est mouvante. Le ministre des Travaux publics refuse de pointer du doigt l'entreprise Erthb qui est en charge d'une partie des travaux. Selon lui, c'est la société Altro de Skikda qui est responsable de ce retard en raison de l'arrêt des travaux par son personnel qui réclamait son salaire. «Les salaires des travailleurs de la société Altro de Skikda en charge du projet ont été versés, de même pour deux entreprises privées, ce qui devrait faire avancer les travaux», a assuré le ministre. Ce responsable a même reconnu la situation «catastrophique» marquée par l'absence de la signalisation et de l'éclairage. Des instructions ont été données pour améliorer l'éclairage au niveau de ce tronçon. M.Kadi a indiqué que 2,7 des 33 km linéaires du tronçon concerné par l'aménagement ont été réceptionnés, outre un autre qui sera réceptionné prochainement en parallèle avec le lancement des travaux sur un autre tronçon. La réalisation des 16 km restants «requiert des techniques de pointe», estime-t-il, en raison de la difficulté du terrain. Par ailleurs, et sur le recours de Cojaal à l'arbitrage international pour résoudre le litige l'opposant à l'Agence nationale des autoroutes au sujet de la réalisation du deuxième tronçon de l'autoroute Est-Ouest, le ministre a annoncé que le gouvernement japonais a demandé à l'Algérie «d'accorder au Consortium japonais pour l'autoroute algérienne (Cojaal) un délai» pour trouver une issue au litige. C'est «l'ambassadeur japonais à Alger qui a demandé aux autorités algériennes d'accorder un délai à Cojaal pour tenter de trouver une issue au litige». «Les négociations qui s'effectuaient auparavant entre le maître d'ouvrage et le maître d'oeuvre sont désormais menées entre les deux Etats», a souligné le ministre. Selon ses propos, le contrat avec Cojaal a été résilié à la suite d'une mise en demeure adressée par l'Agence nationale des autoroutes au consortium japonais, en juin dernier, le sommant de poursuivre les travaux du marché N°3 dans un délai de 8 jours. Cette mise en demeure intervient à l'issue du retard accusé dans la réalisation du deuxième tronçon de l'autoroute Est-Ouest d'une longueur de 399 km, reliant trois wilayas de l'est du pays (Constantine, Annaba et El Taref). Le ministre avait, récemment, souligné que le retard du parachèvement de l'autoroute Est-Ouest s'expliquait par les «réserves» émises par la partie algérienne sur la qualité des travaux réalisés sur certains tronçons comme ce fut le cas à Constantine. En attendant l'expiration du délai, le ministre a rappelé que l'Algérie avait mobilisé tous les moyens pour la réalisation d'une rocade à la suite de l'effondrement du tunnel de Constantine dont la réalisation a été confiée à la partie japonaise. Le premier responsable du secteur a fait savoir que «la réalisation de cette rocade coûtera un montant supplémentaire de 5 milliards de dinars, soulignant que le projet de réalisation du tunnel de Constantine, objet de litige avec Cojaal, «ne sera pas pour autant abandonné». «Les fonds existent pour la réalisation de la rocade, et des instructions ont été données au maître d'oeuvre pour accélérer les travaux et remettre le projet avant mars 2015», a insisté le ministre. L'Algérie a payé à l'entreprise japonaise 65% de la valeur des contrats qui la lient à cette entreprise, a indiqué M.Kadi qui a ajouté que 9% du projet n'ont pas été réalisés en raison des problèmes soulevés. Le ministre a estimé que «l'Algérie ne peut payer une entreprise absente qui a arrêté ses travaux de manière définitive et n'a même pas daigné négocier pour tenter de trouver une issue».