C'est le constat fait, mardi dernier, à la suite de l'échec de la réunion prévue à Amizour. Les archs de Béjaïa n'arrivent même plus à s'entendre sur la date de la réunion devant déboucher sur une décision finale de la Cicb par rapport à la forme à adopter pour relancer le dialogue de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. C'est le constat fait, mardi dernier, à la suite de l'échec de la réunion prévue à Amizour. Un constat qui cache mal une crise latente qui s'affiche désormais au grand jour, si l'on juge la déclaration des uns et des autres. Cette tergiversation de la Cicb n'a pas été sans susciter l'inquiétude des autres coordinations de wilaya qui attendent toujours la reprise à El-Kseur de l'interwilayas, déjà retardée de plus d'un mois. Réunis à deux reprises, les délégués de la Cicb n'ont pas pu aplanir leur désaccord sur la question en litige. Devant l'urgence de la situation, la présidence tournante a cru bon d'avancer les travaux du conclave, déclarés deux fois de suite ouverts à Semaoun, pour la journée de mardi à Amizour. Mais sur place, seules neuf coordinations ont daigné répondre à l'appel. Plus grave encore, elles apprendront qu'une campagne de boycott de la réunion du jour a été menée par certaines coordinations dont l'unique souci est de retarder au maximum la décision de la Cicb. En réaction, les neuf coordinations ont décidé de boycotter tout autre réunion avec en appui la tenue d'un point de presse, demain, pour davantage de clarifications. Ces querelles, qui ne sont pas nouvelles dans la Cicb, étaient prévisibles, vu que tout le monde n'avait pas les mêmes desseins par rapport à la reprise du dialogue avec le pouvoir. Entre ceux qui veulent, coûte que coûte, y accoler l'affaire du Matin et son directeur, allant jusqu'à vouloir en faire un préalable, et ceux qui n'ont de souci que la relance des pourparlers, jugeant que tout le reste n'est qu'une affaire de temps, le fossé n'a pas cessé de se creuser pour en arriver aujourd'hui à une crise quasi ouverte, puisqu'elle ne tardera pas à se faire au grand jour si ce n'est déjà le cas. Alors qu'on croyait que la Cicb était proche d'un consensus autour de la forme à adopter pour amorcer le retour à la table des négociations, permettant ainsi à l'interwilayas de reprendre ses travaux pour une position globale et finale par rapport à cette question des pourparlers, voilà que c'est tout à fait l'inverse qui est annoncé, au point de laisser croire qu'il n'y aura pas de consensus à ce sujet. Le dernier report de la décision avait déjà soulevé l'ire de la Cadc de Tizi Ouzou, qui s'est interrogée, par la voix de l'un de ses délégués, sur ces atermoiements, n'omettant pas au passage de prévenir sur les périls qui en découleraient de leur persistance. Au sein de l'opinion, le même état d'esprit est à relever en tout cas chez ceux qui suivent de près l'évolution du dossier kabyle. Peu nombreux certes, mais leur inquiétude illustre parfaitement la situation de la population en général qui redoute que tous les efforts consentis depuis trois ans ne partent en fumée. A noter à la fin que c'est la deuxième crise que vivent les archs depuis que le dialogue est retenu comme moyen de règlement du conflit. Et à chaque fois, cela se solde par une fracture. Serait-ce le cas encore cette fois-ci? L'avenir très proche nous le dira.