Ce derby a tenu toutes ses promesses Un match derby sur lequel les Sang et Or misaient énormément. Au terme du derby algérois qui s'est déroulé avant-hier au stade du 20-Août 1955, en match avancé de la 13ème journée du Championnat professionnel Mobilis de Ligue 1, le dernier mot est finalement revenu aux Harrachis de l'USMH, aux dépens des Nahdistes du Nasria (2-1). Un match derby sur lequel les Sang et Or misaient énormément. Cependant, contrairement à leurs précédentes rencontres derbys en date, les coéquipiers de Hocine Metref ont finalement chuté contre le club voisin harrachi qui a su se mettre en évidence très rapidement dans ce type de confrontation, sous la forme d'un coup franc d'anthologie, exécuté avec beaucoup de classe par Salim Boumechra, et sur lequel le portier Ghalem allait s'avouer vaincu à la 12ème minute. Il est vrai que cette ouverture du score, récompensait quelque peu les ambitions affichées d'entrée par les Harrachis. Cependant, dans le camp du Nasria on allait peu à peu reprendre le match en main, avant d'obtenir un penalty fort discutable sur l'action, et suite auquel Metref remettait les pendules à l'heure, malgré la bonne lecture du jeune Kara, puisque l'ancien portier usmiste, a failli stopper l'essai de l'ex-milieu de terrain de l'USM Alger. Toutefois, à l'image d'un Touahri toujours aussi trop individualiste sur le flanc droit de l'attaque nahdiste, et très peu rarement en réussite sur ses centres, le Nasria a malheureusement porté trop souvent le ballon dans son camp. Il est vrai que cette manière d'évoluer loin de la surface harrachi, avait permis aux Mebarki, Hamada, et autre jeune excellent Frioui, un autre ancien usmiste, de presser souvent dans leur périmètre des défenseurs nahdistes pas vraiment très rassurants. Il est vrai aussi que Boussaïd notamment, a commis trop de fautes au niveau de l'entrejeu et s'est surtout trop dépensé dans un secteur où les Harrachis se sont avérés plus intelligents, à l'image du Malgache Amada. Certes, le onze nahdiste aligné par le Belge Hugo Broos semblait être solide sur le plan du jeu collectif, mais c'est plutôt au niveau individuel que certains joueurs ont vraiment failli, à l'exemple de cette balle mal dégagée et sur laquelle un défenseur a vu le ballon toucher involontairement son bras et inciter à la 65ème minute l'arbitre Abid Charef de désigner le point de penalty. Un coup du sort qui allait permettre aux protégés de l'entraîneur Yaïche de reprendre l'avantage contre le cours du jeu, grâce au jeune Abid. A partir de ce deuxième but harrachi, et malgré l'entrée en seconde mi-temps de deux attaquants de la trempe du jeune Madi, et notamment celle de Nouri Ouznadji, les coéquipiers de Bendebka avaient visiblement pris un sérieux coup sur la tête, en jouant leur va-tout en faisant preuve d'un manque flagrant de lucidité. Pourtant, la balle du 2 à 2, et qui aurait mieux reflété les débats, a failli se produire à la 90ème minute, suite à un superbe coup franc merveilleusement tiré de son pied gauche par Madi et sur lequel le jeune keeper harrachi Kara a certainement été auteur d'un arrêt fabuleux. Une énième balle arrêtée qui a certainement incité le jeune portier de l'USM El Harrach, d'effectuer sans aucun doute la plus belle et décisive parade depuis l'entame du championnat en cours, et qui allait surtout priver le Nasria d'un point du nul largement à sa portée. Mais il est clair que côté harrachi, on doit sans clairement l'avouer, devoir aussi une fière chandelle à l'arbitre Abid Charef. Un arbitre directeur qui a malheureusement commis quelques erreurs d'arbitrage qui ont fini par porter un sérieux coup au moral des Sang Et Or. Il n'empêche que l'USM El Harrach a de son côté su tirer au maximum profit d'un autre derby, un de plus, pour consolider son leadership actuel, tant au niveau de la capitale, qu'en tête du championnat. Côté enfin fair-play, si sur le terrain tout s'est passé sans le moindre geste regrettable, c'est malheureusement du côté de la galerie de l'USM El Harrach que l'on a encore déploré un comportement des plus honteux tout au long de ce derby, au cours duquel les milliers de téléspectateurs ont eu droit, via le petit écran, à un spectacle des plus désolants. Des insultes à profusion, le tout agrémenté par des gestes obscènes de la part des supporters harrachis à l'égard des fans du Nasria dont l'actuelle direction avait pourtant accueilli comme il se doit leurs homologues et voisins harrachis. Comme quoi, n'en déplaise au président Mohamed Laïb, avant-hier au stade du 20-Août 1955, beaucoup d'inconditionnels de l'USM El Harrach ont encore terni notre sport roi national.