Le secrétaire général du FLN «Seule la commission de préparation du congrès est habilitée à présider aux préparatifs du congrès.» Fin de la lune de miel entre Abada et Saâdani. A la limite de la rupture, le coordinateur du mouvement de l'authenticité et du redressement, Abdelkrim Abada, tourne le dos à Saâdani. M Abada a rendu public hier le contenu de sa lettre ouverte adressée au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, le 11 novembre dernier. Cette missive est déclinée en préoccupations et position du groupe Abada au sujet de la crise endémique qui frappe le parti et ses tentatives répétées pour tenter de remettre sur rails le mouvement. D'emblée, Abada qui a rejoint Saâdani pour barrer la route à Belkhadem et réintégrer les militants de son mouvement au sein des structures du parti, a mis en exergue, les engagements et promesses non tenues de Saâdani. Ces promesses dont le bannissement de l'exclusion, de la marginalisation des militants authentiques et la mise en oeuvre de l'élimination de toutes formes de corruption au sein du parti, ont été certes réitérées par l'actuel SG lors de l'ouverture des travaux de la dernière session du comité central, tenue à l'hôtel El Aurassi le 29 août dernier. La solution à la crise multidimensionnelle qui mine l'ex-parti unique ne peut pas s'accommoder de «la politique du fait accompli» menée actuellement par Amar Saâdani, est-il mentionné dans cette lettre. Et la résolution de cette crise ne peut résulter des scénarios montés de toutes pièces ou par des artifices de mises en scène dont les ficelles sont tirées en coulisses, peut-on lire encore. Toutes ces manoeuvres ont desservi le parti et ne tendent en réalité qu'à conforter le simple repositionnement de ses auteurs ainsi que de leurs intérêts étroits. Le groupe Abada grossit ainsi les rangs des opposants au SG du vieux parti, à l'image du groupe de l'ex-coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, et d'autres parlementaires et des ex-ministres et cadres du FLN. Vu la courte période qui sépare le parti de son Xe congrès prévu au deuxième trimestre de l'année 2015 et les conséquences néfastes qui peuvent découler de ces opérations organiques floues, non étudiées et anarchiques, le mouvement de redressement s'inscrit en porte-à-faux contre le découpage de Saâdani, qualifié de dérive. De ce fait, il revendique le report jusqu'au Xe congrès, la plus haute instance du parti, de ces questions organiques sensibles, notamment la création de nouvelles mouhafadhas. A moins de vouloir préparer un congrès fantoche et sur mesure, Abada demande de donner toute son importance aux préparatifs de ces assises. en associant tous les militants sincères. Trouver un moyen ou une solution pour extraire le parti du bourbier où il s'enfonce chaque jour davantage, garantir l'unité des rangs au sein du parti à même de retrouver sa place de première force politique du pays, doivent être les principaux objectifs de ce congrès. Or Saâdani veut assaisonner vite, bien faire «son» congrès et du coup s'assurer une totale allégeance des congressistes triés sur le volet pour un plébiscite sans partage à la tête du parti majoritaire. Dés lors, les redresseurs considèrent que le seul outil ou la seule instance habilitée à concrétiser le programme des préparatifs des assisses, conformément aux statuts du parti et règlement intérieur du CC, est bien entendu la commission de préparation du 10e congrès. Si Saâdani, à travers sa démonstration de force, a battu le rappel de ses mouhafedhs, puis ses élus et ses parlementaires pour lui prêter allégeance, il n'a jamais osé réunir le CC. Cette commission de préparation du congrès composée de 350 membres du comité central, est restée marginalisée par le secrétaire général. Prévue en juin dernier, l'installation de cette commission est renvoyée aux calendes grecques. Alors qu'on s'affaire à créer de nouvelles structures, cette commission, dont un noyau dur, constituant le bureau, devait présider aux préparatifs des assises, est écartée par Saâdani, regrette-t-on. «On sent une volonté de truquer les résultats du congrès censé régler les problèmes qui se sont posés dont celui de la légitimité du secrétaire général», commente-t-on encore. Dans ce contexte, le mouvement de redressement propose de procéder à l'installation de cette commission et la désignation des membres du bureau parmi les militants compétents, expérimentés, faisant le consensus ou ayant la majorité confortable au sein du parti et jouant de la bonne réputation. Cette commission doit être dotée de toutes les prérogatives et des moyens logistiques lui permettant de bien mener sa tâche. La mission d'aplanir les retombées de la crise multidimensionnelle qui mine le parti depuis 2003, relève également du ressort de ladite commission. Enfin, l'ouverture d'un débat démocratique, un dialogue transparent et sans exclusive, doit être le premier pas dans cette feuille de route de sortie de crise du mouvement de l'authenticité et du redressement du FLN.