La 5e édition du Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé se déroulera du 12 au 18 décembre 2014 à la salle El Mouggar. «Au programme, de très bons films de tous les continents. Des documentaires et des fictions qui racontent des histoires d'hommes et de peuples, qui témoignent de combats menés ou à mener pour faire aboutir un engagement au service du bien-être de l'humanité.» C'est ainsi qu'est présentée la programmation qui a été déroulée hier matin à la salle El Mouggar par Zahira Yahi commissaire du festival. Une riche programmation en effet, dispatchée entre longs métrages, fictions et documentaires. Après visionnage de près de 50 films, 16 ont été retenus, dont la plupart récents et de très bonne qualité d'ailleurs pour en avoir déjà vu quelques-uns. Beaucoup de femmes aussi, dans la sélection et les thématiques. Parmi ces films, on citera ainsi H'na barra de Bahia Bencheikh El fegun et Meriem Achour Bouakkaz, un documentaire sur la place de la femme dans la société algérienne, mais aussi Loubia Hamra de Narimane Mari, Les soeurs Quispe du Chilien Sebastian Sepulveda, ou encore la fiction Gabrielle de Louise Archambault sur l'histoire d'une inadaptée mentale. Enfin, cerise sur le gâteau, le film qui a eu un grand succès au dernier Festival du film du Caire, à savoir Ouyoune El Haramia de Nejwa Nejjar une coproduction algéro-palestinienne, avec notamment Khaled Abou Naga et Souad Massi, dont les termes avaient été conclus ou lancés plutôt il y a deux ans au niveau du pavillon algérien de Cannes (Aarc). Autres noms de films à retenir, il s'agit de Enemy way de Rachid Bouchareb, Timbuktu de Abderrahmane Sissako et le documentaire qui a reçu une mention spéciale au dernier JCC, Mandela, le mythe et moi du Sud-Africain Khalo Matabane, sans oublier Examen d'Etat de Dieudo Hamadi (République démocratique du Congo) qui a, pour sa part, raflé le Tanit d'argent. Présent à cette conférence de presse d'ailleurs, Khalo Matabane confiera qu'«entre Nelson Mandela et l'Algérie, c'est une longue histoire, car ce dernier est venu en Algérie et a apporté son appui et son soutien aux Algériens». Et de confier avoir déjà vu La bataille d'Alger et Frantz Fanon au cinéma. A propos de son film il soulignera: «Il y a beaucoup d'interprétations sur le personnage de Mandela venant surtout de la part de personnes extérieures qui ne sont pas africaines. Mon film c'est plutôt une vision intérieure de l'Afrique noire sur Mandela. J'ai voulu réconcilier l'image de cet homme que j'ai connu, avec ses cheveux gris et son sourire militant. On le représente souvent comme un homme portant une longue redingote avec un air rigide ayant libéré le pays. J'ai essayé de comprendre la complexité de cet homme que j'ai connu. J'ai interrogé beaucoup de monde, de la droite, comme de la gauche et me suis penché sur le projet de réconciliation nationale initié par Mandela...» A propos de l'absence d'El Wahrani de Lyès Salem au programme, madame Zehira Yahi dira que «la logique aurait fait que le film soit projeté au Festival d'Oran du film arabe qui était programmé initialement pour septembre, puis reporté à octobre, puis à novembre et ainsi de suite. Nous avons après, demandé une copie du voisinage qui, il est vrai, nous est parvenue très tard et le programme était déjà bouclé». Notons que le jury documentaire sera composé cette année, notamment de Bega Mohamed Chérif en tant que président du jury mais aussi de lam lé, réalisateur Vietnamien, Idrisou Mora-Kpai, réalisateur du Bénin et enfin Yacine Bouaziz producteur algérien (Thala Film). Côté fiction, on notera le nom de Djamel Bendeddouche comme président du jury, les membres sont Dora Bouchoucha, productrice tunisienne mais aussi directrice des JCC, Khali Tania directrice à France Télévisions, Kheleifi Michel, réalisateur palestinien et Sarrasin Jacques, réalisateur suisse. Aussi, trois hommages seront rendus à Stevan Labodovic (caméraman de l'ALN), Malik Aït Aoudia, réalisateur du documentaire sur Le Martyre des moines de Tibhrine, Malik Benjelloun auteur de Sugar man décédé l'an dernier, et Abderrezak Hellal qui nous a quittés aussi l'an dernier et qui fut membre du jury au dit festival. «Il faut cultiver la mémoire» dira Mme Yahi. Aussi, à rappeler que la salle El Mouggar accueillera chaque jour trois séances de projection (15h, 17h et 19h30), la matinée sera consacré aux conférences de presse avec les réalisateurs. L'ouverture du festival se fera avec le documentaire: Les enfants des nuages, la dernière colonie d'Ivaro langoria. Le samedi 13 décembre, se tiendra à 11h, une table ronde animée par Ahmed Bejaoui, Lam le, Mora Kpai et Calude Ribbe autour de «L'histoire de la mémoire au service de l'engagement». Elle sera modérée par Fadila Ettayeb-Mehal.