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Stéphane Cazes ouvre le bal ce soir
DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM ENGAGE
Publié dans L'Expression le 19 - 12 - 2013

19 films dont 11 documentaires et huit fictions seront projetés et un hommage sera rendu en clôture au réalisateur de l'Emir Abdelkader, Charles Burnet.
Mme Zhira Yahi, Ahmed Bejaoui, Karim Aït Oumeziane et Amine Idjer respectivement commissaire, membre du comité de sélection et l'attaché de communication du Festival international dédié au film engagé ont tenu cette semaine un point de presse à la salle El Mougar afin de dévoiler le programme de cette 4e édition, dont la première est née lors du Festival culturel panafricain en 2009. Au total, 19 films dispatchés en deux catégories, longs métrages fiction et documentaires seront projetés cette année dans une seule salle, à savoir El Mougar à raison de trois séances par jour (15h, 17h et 19h) en présence, soit du réalisateur, du producteur soit du comédien du film. Place le lendemain à des conférences avec les invités, ouvertes au public. La cérémonie d'ouverture qui aura lieu ce soir à partir de 18h sera marquée par la projection du film Ombline en présence du réalisateur Stéphane Cazes. Ce film émouvant raconte l'histoire d'une jeune femme de 20 ans, condamnée à 3 ans de prison suite à une violente agression. Dans cet univers carcéral sombre, commence le combat d'une femme devenue mère en prison, qui va se reconstruire en se battant pour son enfant. Parmi les autres films qui seront projetés durant cette semaine, on pourra citer entre autres Au-delà des lignes ennemies du Sud-Africain Lentswe Serote, un film traitant de l'apartheid, mais vu du côté «Blanc», Des étoiles, une production franco-sénégalaise signée par Dyana Gaye qui raconte les destins croisés de trois personnes vivant dans trois villes différentes (Dakar, Turin et New-York).
Un film qui sortira outre -mer note-t-on le 29 janvier 2014- et dont le célèbre critique de cinéma, Olivier Barle, dira de lui que c'est un «hymne à la circulation et à la rencontre, «Des étoiles» est ainsi un vibrant plaidoyer contre les murs qui séparent et enferment.». Au menu aussi Palestine stéréo du Palestinien Rashid Masharawi qui met en scène deux frères qui projettent de quitter la Palestine pour l'Australie après le bombardement de leur maison familiale. La bataille de tabato pour sa part (Mention spéciale au Forum de la Berlinale 2013) est une production Guinée-Bissau - Portugal dont l'intrigue se déroule dans un village des griots.. On retiendra également le nom du film Président Dia de William Mbaye Ousmane d'après une histoire vraie, celle d'un «homme qui avait voulu oeuvrer pour la modernisation et l'indépendance de son pays, disciple fidèle et dévoué de Léopold Sédar Senghor. Il sera condamné à la prison à vie, maintenu de longues années derrière les barreaux par son ancien mentor. Le récit d'une crise au sommet de l'Etat, dans un pays d'Afrique qui a toujours tenté de s'accrocher au principe démocratique.»
Côté documentaire, on relèvera un seul film algérien Le martyre des moines de Tibhirine de Malik Aït Aoudia diffusé en mai dernier sur France 3. A propos du format «reportage» et non pas de «cinéma» du film, Mme Zehira Yahi soutiendra: «Il nous a paru à la fois intéressant et important de choisir le documentaire. Par ailleurs, les films algériens que nous avons visionnés, sans préjugé sur la qualité, ne nous semblaient pas adéquats dans le cadre de ce festival». Autres bon films documentaires à voir et à découvrir, nous pourrons citer Sugar man de l'Algérien Malik Bendjelloul, une production anglo-suédoise oscarisée en 2013 qui revient sur le parcours singulier du chanteur américain Sixto Rodriguez, lequel le monde entier avait cru à sa disparition jusqu'à ce que le réalisateur parte à sa recherche en faisant découvrir au monde entier qui était cet artiste aussi célèbre à l'époque que les Beatles. Un film par ailleurs qui a été diffusé hier soir sur Canal +. Cinema komunisto de la Serbe Mila Turajlic raconte, pour sa part, comment le maréchal Tito a utilisé la production cinématographique pour créer l'histoire de la nouvelle Yougoslavie, The spirit of 45 de Ken Loach revient de son côté sur la période d'après-guerre en Grande-Bretagne tandis que Free Angela ans all the poltical prisoners de Shola Lynch qui retrace le parcours de la militante américaine des droits civiques Angela Davis. Les fictions seront évaluées par un jury présidé par la cinéaste algérienne Djamila Sahraoui et dont les membres sont: le réalisateur guinéen Mama Keïta, l'Algérien Amor Hakkar, la critique d'art Nadira Laggoune et la spécialiste égyptienne de littérature et de cinéma, Sahar Ali. Présidé par le réalisateur Larbi Benchiha, le jury du documentaire se compose de Meriem Hamidat d'Algérie, Chergui Kherroubi, la réalisatrice française Mariette Montpierre et l'écrivain malien Manthia Diawara, notamment.
La nouveauté de cette année a indiqué Mme Zehira Yahi est l'introduction du Prix du public en complément du Grand prix et celui du jury. Abordant la ligne éditoriale du festival, la commissaire fera remarquer qu' «il n'y a pas un type d'engagement précis. Il peut être social, politique, humain, les causes sont différentes.» A propos de l'évacuation des films arabes de ce festival, Zehira Yahi dira qu'il existe un festival spécialement conçu pour cela. «On s'est forcé de ne pas gêner les organisateurs du Festival du film arabe bien qu'on ait diffusé l'an dernier un film tunisien et programmé cette année deux films palestiniens.»
A propos du film de la clôture, il sera en relation a-t-on précisé avec la disparition récente de Nelson Mandela. Serait-on en pourparlers pour ramener le film Mandela: un long chemin vers la liberté? wait and see donc. Les organisateurs ont préféré rester vagues là-dessus. Pourquoi une seule salle cette année au lieu de deux comme l'an dernier? Madame Yahi dira:
«Remplissons et après on verra si l'unicité du lieu favorisera une fréquentation plus forte du public. Les films seront par ailleurs projetés sur support DCP.» Et de souligner à propos du choix de la programmation: «Nous n'avons pas tenu compte de l'actualité mondiale.
La date de sortie d'un film n'est pas critère de sélection et puis un film de guerre n'est pas forcément engagé. Notons enfin que le réalisateur américain, Charles Burnet, sera honoré lors de la soirée de clôture. Il est bon à savoir que c'est à lui qu'échoît la lourde tâche de réaliser le film sur l'Emir Abdelkader, notre héros planétaire doublé d'un soufi et poète né et dont le rôle serait incarné, selon plusieurs sources concordantes, par l'acteur palestinien Salah Bakri
(Le sel de la mer, Quand je t'ai vu, La source des femmes etc) lequel est actuellement en Algérie et ce, depuis trois semaines déjà.


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