Une vue de Tizi Ouzou A Tizi Ouzou, divisée en trois mouhafadhas dans le cadre de la nouvelle restructuration, Amar Saâdani n'aura pas beaucoup de soucis. Malgré les tirs croisés qu'il reçoit, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, refuse de courber l'échine. Même contesté dans sa légitimité, il n'hésite pas à descendre sur le terrain pour affronter la base et les cadres du parti. Après ses rencontres-meetings à Batna et Oran, il débarquera ce samedi 13 décembre dans la capitale du Djurdjura où il réunira les cadres à la Maison de la culture Mouloud Mammeri. A Tizi Ouzou, divisée en trois mouhafadhas dans le cadre de la nouvelle structuration (Tizi Ouzou, Draâ-El-Mizan et Azazga), Amar Saâdani n'aura pas beaucoup de soucis. L'une des plus disciplinées du pays, cette mouhafadha n'a connu aucun remous durant les longues années de crise qu'a traversées et traverse encore le FLN. La tournée de M.Saâdani à Tizi Ouzou intervient au lendemain de deux rencontres importantes pour lui: la réunion avec les mouhafedhs au siège du parti suivie de celle avec les parlementaires à l'hôtel El Aurassi. Lors de cette dernière réunion, le mouhafedh et député de Tizi Ouzou, Saïd Lakhdari, a demandé l'officialisation de la langue amazighe à l'occasion de la prochaine révision de la Constitution. «Une banderole spéciale consacrée à cette demande sera accrochée samedi à la Maison de la culture Mouloud Mammeri», a-t-on appris. Selon M.Lakhdari, «il est grand temps d'officialiser tamazight et de se réconcilier avec notre identité». «L'officialisation de tamazight permettra de consolider l'unité nationale et de barrer la route à ceux qui en font un fonds de commerce. On doit aller dans le sens de l'Histoire et l'inscrire dans le projet de révision constitutionnelle», argue Saïd Lakhdari. Mais toutes ces rencontres ne renforcent pas l'autorité du secrétaire général aux yeux de ses adversaires. Elles font même dire au chef de file des contestataires, Abderrahmane Belayat, que Amar Saâdani fait dans la fuite en avant. M.Belayat défie, en effet, M.Saâdani de convoquer le comité central, seule instance souveraine entre deux congrès, et de soumettre sa confiance à l'épreuve de l'urne. La rencontre de Tizi Ouzou intervient également au moment où le mouvement de redressement coordonné par Abdelkrim Abada est revenu à la charge et accuse le secrétaire général, avec qui il s'est allié pour barrer la route au retour de Belkhadem, de reconduire les pratiques du même Belkhadem. Dans une lettre ouverte, envoyée à Amar Saâdani, datée du 16 novembre dernier et rendue publique mardi, M. Abada accuse le secrétaire général d'avoir abandonné ses promesses. Il dénonce la marginalisation, les frictions, les divisions et les pratiques indignes du parti comme la corruption et le favoritisme, en rappelant que cette situation est le résultat inéluctable de pratiques qui ont été de mise, des années durant, notamment depuis le 9e congrès, sous la direction de Abdelaziz Belkhadem. Toutefois, Abdelkrim Abada ne va pas jusqu'à exiger l'élection d'un nouveau secrétaire général, comme revendiqué par Abderrahmane Belayat. «Nous tenons à rappeler qu'une élection ou même une désignation d'un nouveau secrétaire général à quelques mois seulement de l'organisation du congrès ne constitue nullement une solution», précise le coordinateur du mouvement de redressement dans sa lettre.En revanche, M.Abada a demandé une commission nationale de préparation du prochain congrès, constituée de «personnalités connues pour leur compétence, leur expérience, leur intégrité et qui jouissent d'une bonne réputation et bénéficient d'une large confiance auprès de la base».