Les élèves, victimes collatérales des grèves... La grève du syndicat devra connaître des réponses concrètes après les vacances d'hiver, selon le coordinateur du Cnapest. Enregistrant un taux de suivi évalué à 85%, le Syndicat de l'Education nationale Cnapest, promet de revenir à la charge après les vacances. Sollicité en tant qu'enseignant, afin de donner son avis et position par rapport à la dernière grève du Cnapest qui a été marquée les 8 et 9 décembre dernier, Mohamed F, 35 ans, enseignant universitaire dans un CEM du pays enfonce les grévistes. «Nous n'avons pas fait de grève pour plusieurs raisons. Car, ces grévistes ne sont pas des universitaires et ils ne cherchent que leurs intérêts personnels. Ils veulent avoir des promotions et des grades sur le dos des enseignants universitaires. D'un autre côté, ce sont eux qui bloquent nos promotions vers une catégorie supérieure», selon Mohamed qui se réjouit de son grade d'universitaire, «catégorie 13», les autres grévistes dans la catégorie 12, tout en oubliant son cursus scolaire qui a été assuré par un nombre important d'enseignants qui ne sont pas forcément des universitaires. Ceci dit, le spectre du complexe de l'esprit contradictoire persiste à tous les niveaux social et professionnel. Contacté par téléphone, Larbi Nouar, coordinateur du syndicat Cnapest revient sur le résultat des jours de grève. «Beaucoup d'enseignants n'ont pas suivi cette grève, parce qu'ils ne croient pas à une grève de deux jours. Mais, il faut savoir que même s'il y a eu un taux de 1% de la grève, ce sont toujours les élèves qui encaissent les conséquences du mouvement», dira-t-il. Répondant à la question de l'écho enregistré auprès de la tutelle qui a pris en charge les revendications des enseignants, M.Nouar souligne que «le premier trimestre tire à la fin. Il faut attendre au moins 45 jours, avant de revenir à la charge des préoccupations du syndicat Cnapest», avant d'ajouter que le Cnapest ne se contente pas de promesses, mais il attend du concret. S'agissant de la réaction de cet enseignant qui se dit universitaire et n'est pas concerné par la grève de ceux qui n'ont pas le diplôme universitaire, le coordinateur du Cnapest tire à boulets rouges sur ce dernier. «Cet enseignant manque de conscience professionnelle. C'est un enseignant indigne de l'Université algérienne. C'est le fruit d'un système qui casse la culture de la solidarité, afin d'affaiblir les travailleurs qui revendiquent leurs droits socio-professionnels», a-t-il déploré. Irrité par cet enseignant qui s'est dit non concerné par la grève de ses confrères, M.Nouar, n'hésite pas à dire que ce type d'enseignant qui doit être jeune, n'est autre que le fruit d'une politique en voie d'extinction. Allez comprendre les tenants et les aboutissants de ces contradictions qui dénotent les luttes intestines où chacun défend son intérêt personnel, mais très peu celui des enfants ou de l'Ecole algérienne qui souffre de multiples retards. De son côté, Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest qui vient de rentrer d'un Congrés international de l'éducation qui s'est tenu du 7 au 11 décembre en Jordanie, n'a ni confirmé ni infirmé les rumeurs qui circulent autour de l'entrée de ce syndicat dans un autre mouvement de grève afin de revenir à la charge des revendications. «Je viens de rentrer de la Jordanie ou j'ai participé à l'Organisation du syndicat arabe, affilié à l'international, je n'ai rien à dire au sujet de la grève du Snapest», a-t-il répondu avant de révéler que le conseil national du Snapest devra se réunir vers la fin du mois avant de prendre une décision pour revenir au mouvement de protestation publique ou pas. La grève des enseignants continue de faire couler de l'encre.