Le Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, doit en 2015 pouvoir enfin décider de son destin Le droit du peuple sahraoui à l'indépendance et son combat légitime contre l'occupation marocaine ont été au centre de cette 5e édition qui s'est achevée le 14 décembre. Le Maroc vu sous toutes ses coutures. Violations des droits de l'homme, détentions arbitraires, répressions des manifestations pacifiques en faveur d'un référendum d'autodétermination, pillage des ressources...toute la panoplie du parfait colonisateur a été passée en revue. Le Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique, doit en 2015 pouvoir enfin décider de son destin. C'est en tous les cas le voeu des femmes et des hommes qui se sont fait l'écho de la cause sahraouie. Dans leur déclaration finale qui a sanctionné les travaux de la 5ème Conférence internationale sur «le droit des peuples à la résistance» ils ont encouragé les Sahraouis à poursuivre leur lutte pour la liberté et la dignité et exigé la libération «immédiate» de tous les prisonniers politiques sahraouis, ainsi que l'ouverture d'une «enquête impartiale» sur les cas des disparus sahraouis. «Nous devons faire de l'année 2015, celle de l'indépendance du Sahara occidental conformément aux résolutions de l'ONU sur la décolonisation», a déclaré le président des associations africaines activant sous la bannière de l'Union africaine (UA). Un appel a été lancé aux Nations unies afin qu'elles puissent honorer leur doctrine en matière de décolonisation par l'application de leurs propres résolutions sur le Sahara occidental, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Hasard de l'histoire, c'est juste quelques jours après le premier anniversaire du dernier voyage de Madiba parti rejoindre ses aïeux pour l'éternité (le 5 décembre 2013) que s'est tenu cet événement qui a redonné la parole aux peuples encore sous le joug colonial. Le hasard s'en est mêlé encore une fois pour montrer que la flamme ne s'est pas éteinte et que des générations d'hommes et de femmes ont repris le flambeau légué à travers celui que l'apartheid a privé de 27 années de liberté. Un système ségrégationniste qu'il réussira à mettre à genoux pour donner naissance à une nation sud-africaine démocratique, multiraciale où prédomine la tolérance. Un message délivré à partir de pays des cinq continents qui ont pris part, les 13 et 14 décembre à Alger, à l'ouverture des travaux de la 5e Conférence internationale sur le thème «Le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui». Le président de l'Association de solidarité avec le peuple sahraoui en Afrique du Sud, Keita Maika, a dénoncé les «interpellations arbitraires exercées par les autorités marocaines contre des défenseurs internationaux des droits de l'homme, appelant les pays africains à déployer davantage d'efforts pour concrétiser le rêve'' du leader africain décédé Nelson Mandela, celui de la décolonisation de tout le continent africain». Le peuple sahraoui attend ce moment-là depuis près de 40 ans. Le président sahraoui a dénoncé les entraves du pouvoir marocain pour empêcher la concrétisation de ce rêve. «C'est bien le Maroc qui refuse à recevoir l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et permettre à sa représentante spéciale, Kim Bolduc, d'entamer sa mission» a déclaré Mohamed Abdelaziz lors de son discours prononcé à l'ouverture de cet événement. «L'acharnement du Maroc à lui refuser ce droit et en pratiquant la répression, ne font qu'accentuer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre son combat» a ajouté le secrétaire général du Front Polisario. Un ultime clin d'oeil à Nelson Mandela pour lui dire que la lutte pour la liberté des peuples continue. Un hommage posthume à celui qui a tété à la révolution algérienne et que l'Algérie en guerre contre la France coloniale a accueilli comme l'un de ses fils. Aujourd'hui, c'est au peuple sahraoui opprimé qu'elle tend les bras.