Il y a à craindre que les démocrates ne soient fatigués avant l'heure. Alors que les partis de la mouvance islamiste ont repris leur bâton de pèlerin à la rencontre de leurs militants de la base dans le but de resserrer davantage les rangs, les démocrates, eux, continuent d'exprimer leurs déboires et leurs divisions au lieu d'assurer leurs forces et leur union. De ce fait, il y a lieu de croire que lesdits démocrates ne soient fatigués par la dernière présidentielle remportée haut la main par Abdelaziz Bouteflika et cela bien avant l'heure de la grande bataille dont le coup de starter sera donné avec la rentrée sociale. Cette dernière s'annonce, selon les observateurs, très chaude et animée du fait que plusieurs dossiers sont restés en suspens à l'instar du code de la famille, de la réforme de Fonction publique et de l'état d'urgence, et devraient être remis sur table dès le mois de septembre prochain. Une rentrée sociale que chacun aborde à l'aune de sa propre lucarne. C'est dans ce contexte que les formations politiques tentent de mettre les bouchées doubles en prévision de ce rendez-vous en affûtant leurs armes. Le parti de Djaballah, le Mouvement du renouveau national (MRN) en l'occurrence, a ouvert, hier au centre El Haddaïk de Skikda, sa 3e université d'été qui s'apparente à un précongrès préparatoire du congrès extraordinaire programmé pour le mois de décembre. Au même moment, le mouvement Ennahda se trouve depuis deux jours en conclave à Jijel. Fidèle à sa politique entriste, le Mouvement pour la société et la paix (MSP) continue de revendiquer la levée de l'état d'urgence. Cette doléance a été, encore une fois, formulée à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été du parti qui se tient à Boumerdès. Le MSP estime que cette mesure de détente participe à des actions qui doivent être menées dans le but de consolider la réconciliation nationale. D'autre part, et sentant le vent tourner en sa défaveur ainsi que sa non-prise de décision au sein de l'alliance présidentielle, le MSP tente de remettre sur table le dossier des disparus auquel il tient comme on tient à la prunelle de ses yeux. D'autres sujets d'actualité sont abordés au cours de cette rencontre d'été par les cadres du parti tels que la réforme de la justice, de l'école, du code de la famille, de la bonne gouvernance et bien sûr de l'alternance au pouvoir. Des sujets que le MSP retire de ses tiroirs à chaque fois qu'il sent que les événements sont en train de lui échapper au même titre que certains de ses militants. Ce qui laisse craindre que l'alliance risque de voler en éclats à quelques jours d'une rentrée sociale que tout un chacun appréhende. De l'autre bord, les choses ne sont pas aussi saines et claires qu'elles laissent apparaître. En effet, si le RND finalise les sujets de son université d'été, rien ne va plus au FLN, l'autre membre de l'alliance présidentielle, où les choses ne se déroulent pas comme voulu et cela en dépit des assurances qu'avancent certains cadres du parti. En effet et alors que la préparation du 8e congrès rassembleur, prévu entre fin août et début septembre, bat son plein et que s'est achevée l'installation des commissions et sous-commissions de préparation des documents du congrès et après que des dissensions soient apparues lors de la dernière réunion de ladite commission, le conflit s'est déplacé, cette fois-ci, au sein de la commission des statuts qui s'est réunie sous la présidence de Abderrezak Bouhara. La raison est le discours développé par le président de la commission et qui a tenté de reprendre dans sa totalité sa proposition de la troisième voie. Tandis que le RCD n'arrive toujours pas à trouver ses marques après qu'il lui ont été interdit de tenir son université d'été à Tipaza.