L'affaire de la chercheuse Meriem Bouzid-Sebabou prend de l'ampleur. Après les appels à la censure de son ouvrage intitulé Ennen kel Sebeiba fi ma'na achoura bi ouhat djanet (Ce que les gens de Sbeiba disent. Sens du rituel de l'Achoura dans l'oasis de Djanet) émis par des représentants de la société civile à Djanet, la communauté des enseignants et chercheurs a réagi, en apportant son soutien à leur collègue, alors que le ministère de la Culture semble avoir cédé à la pression et a retiré le livre. Le livre en question, fruit d'une longue recherche anthropologique de presque 20 ans, aborde sur les pages 66 et 67 l'exploitation des habitants de la région de Djanet par le colonisateur français. La pauvreté et la privation qui s'en sont suivies, ont fait apparaître certains fléaux, dont la prostitution. Un passage qui dérange, car la recherche est décriée par les signataires d'une lettre adressée au Premier ministre, se présentant en tant que «les notables et les jeunes d'El Mihan, Djanet, wilaya d'Illizi». Ils y voient une atteinte portée aux habitants de la région.