Deux policiers ont été tués par balles samedi après-midi à New York dans leur voiture par un homme qui se serait ensuite suicidé. L'attaque a eu lieu à Brooklyn, dans le quartier de Bedford Stuyvesant à 14H50 locales (19H50 GMT), a précisé un porte-parole de la police. Ce porte-parole n'a pas voulu confirmer les deux décès, ni préciser les circonstances du drame, mais plusieurs commissariats new-yorkais ont évoqué la mort des policiers sur Twitter, indiquant qu'ils priaient pour eux, et le procureur de l'Etat de New York Eric Schneiderman a dénoncé un «acte affreux de violence» en envoyant ses condoléances aux familles. De son côté, le président américain Barack Obama a condamné hier «inconditionnellement» l'assassinat à New York de deux policiers abattus de sang froid par un homme seul, à un moment où la mort de Noirs non armés entre les mains de la police a exacerbé les tensions. «Je condamne inconditionnellement le meurtre aujourd'hui de deux policiers à New York. Deux hommes courageux ne rentreront pas chez eux ce soir retrouver leurs proches, et pour cela il n'y a aucune justification», a déclaré le président Obama dans un communiqué. «Aujourd'hui, je demande aux gens de rejeter la violence et les mots qui blessent et de préférer les mots qui guérissent», a ajouté le président. Des policiers se sont aussi exprimés sur Twitter. «Nos prières vont à nos camarades qui ont été exécutés dans le cadre de leurs fonctions», a écrit sur Twitter l'inspecteur Michael Deedo, du 66è commissariat de police situé à Brooklyn. «Nos prières vont aux familles des officiers et aux membres de leur commissariat», a écrit un autre inspecteur, du 122e commissariat situé à Staten Island, également sur Twitter. Les deux policiers ont été tués alors qu'ils se trouvaient dans leur voiture de patrouille, selon les médias locaux. Leur attaquant se serait ensuite enfui à pied jusqu'à une station de métro avant de se tirer une balle dans la tête. Il serait âgé de 28 ans et selon le Daily News, qui le décrit comme membre d'un gang de Baltimore (Est), Isamaaiyl Brinsley se serait vanté sur les médias sociaux de vouloir tuer des policiers. Une conférence de presse devait avoir lieu plus tard, a précisé le porte-parole de la police. Ce drame intervient dans le contexte tendu de l'affaire Eric Garner, un père de famille noir décédé lors d'une interpellation musclée à Staten Island, un des arrondissements de New York en juillet dernier. Au début du mois, un grand jury a estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre le policier vu sur une vidéo comprimer le cou d'Eric Garner pour le faire tomber à terre. Celui-ci s'était plaint à plusieurs reprises de ne pas pouvoir respirer avant de perdre connaissance. De nombreuses manifestations de protestation ont eu lieu à New York depuis la décision du grand jury, sans incident majeur. La dernière a eu lieu vendredi soir. Dans un communiqué, le pasteur Al Sharpton, figure des droits civiques, très proche de la famille Garner, a dénoncé samedi soir toute association entre les deux affaires. «J'ai parlé avec la famille Garner et nous sommes scandalisés par les informations sur la mort des policiers à Brooklyn. Toute utilisation du nom d'Eric Garner ou Michael Brown (un jeune Noir tué en août par la police à Ferguson, Missouri, ndlr), en relation avec toute violence ou meurtre de policier est répréhensible et va contre la poursuite de la justice dans ces deux affaires», a-t-il écrit.