La région Nord du pays est une région sismique. Le Craag enregistre 2 à 3 secousses par jour et de 80 à 100 par mois. Les séismes sont causés par la collision de deux plaques tectoniques. Dans le cas de l'Algérie, il s'agit de la collision des plaques eurasiatique et africaine. Selon Chaouche Yellès, directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), ces deux plaques se rapprochent de 5 mm par an. C'est ainsi que le géophysicien a expliqué les derniers tremblements de terre, qui ont frappé ces derniers jours à Alger et Blida. «C'est une activité sismique normale» a rassuré M.Yellès. En effet, lors de son passage hier au forum d'El Moudjahid, pour expliquer les récurrents séismes survenus ces derniers temps dans le Nord du pays qu'il qualifie d'ailleurs de «secousses faisant partie de l'activité sismique du pays», M.Chaouche a expliqué que ces séismes «sont un phénomène géologique tout à fait naturel». D'ailleurs, son établissement enregistre «2 à 3 secousses par jour» et «80 à 100 secousses par mois». D'après lui, 90% des secousses ne sont pas ressenties, alors que les 20% restants sont ressenties. Selon M.Chaouche «les plaques tectoniques africaine et asiatique se rapprochent de 5 mm chaque année». D'après lui, il y'aurait une concentration sismique dans le nord du pays. Toutefois, ces séismes sont dans une certaine mesure bénéfiques, car selon l'expert, un tremblement de terre «permet de dégager de l'énergie». Par ailleurs, le DG du Craag a indiqué que son centre mène des études afin d'établir «une cartographie des zones sismiques». Concernant la prédiction d'un tremblement de terre, M.Chaouche a certifié que cela été quasiment impossible, car il n'existe pas à l'échelle mondiale une méthodologie ou instrument fiable pour prédire un séisme. Par contre, un zonage pour identifier les zones sismiques à risque est une opération possible, voire nécessaire. Au sujet du retard dans la diffusion des informations concernant les tremblements de terre, il a expliqué que son centre dispose d' «un système d'alerte qui nous permet d'avoir très vite l'information» cependant «on doit mener une expertise scientifique pour vérifier l'information avant de la diffuser» s'est-il justifié. D'un autre côté, M.Chaouche a souligné qu'il était «facile de consulter Internet et de balancer des déclarations non vérifiées après». Faisant référence à l'expert en astrophysique et géophysique, Loth Bonatiro, M.Chaouche n'a pas mâché ses mots, en soulignant que M.Bonatrio disposait d'«une boule de cristal» et qu'il faisait des déclarations qui «ne sont pas fondées sur des vérités scientifiques vérifiées», contrairement au Craag: «Nous, nous ne faisons pas dans le sensationnel. Nous sommes là pour avancer des vérités scientifiques, dans un cadre institutionnel». Par ailleurs, le DG du Craag a affirmé que «l'Algérie ne connaît pas actuellement d'activité volcanique». Une activité qui certes, existait il y a de cela un million d'années, notamment dans la région de Aïn Témouchent et le massif de Collo. Pour sa part, le colonel Farouk Achour, représentant de la Protection civile, a fait le bilan du dernier séisme: «Trois blessés: deux ont eu des fracturations et un autre a reçu un objet sur la tête» a déclaré M.Achour. Selon lui «la majorité des personnes blessés, l'ont été en raison de la panique». Etalant les actions de sensibilisation menées par la Protection civile, M.Achour dira que pas moins de 1400 établissement scolaires ont été visités pour des campagnes de sensibilisation. Il s'agit également pour lui d'«instaurer une nouvelle culture liée aux risques majeurs» ce qui «réduira le nombre des blessés». En somme, les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de ne pas sombrer dans la panique dans ces cas-la. Car ce comportement peut engendrer des résultats néfastes.