La secousse tellurique d'une magnitude de 5,8 sur l'échelle ouverte de Richter, qui a ébranlé, avant-hier, la localité de Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa, «n'est qu'une étape normale de l'activité sismique continue que connaît le Nord du pays». C'est ce qu'a indiqué hier à l'Expression, M.Yellès Chaouche, directeur du Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique). La secousse qui a eu lieu à 20h44, a été suivie dix minutes plus tard, soit à 20h54, d'une réplique d'une magnitude de 4,7 sur l'échelle de Richter. Selon notre interlocuteur, la secousse initiale a été suivie de pas moins d'une cinquantaine de répliques, et ce tout au long de la nuit de lundi à mardi. Le docteur Yellès a indiqué que les habitants de cette région doivent s'attendre à d'autres répliques, mais de moindre intensité. Néanmoins, «il faut faire preuve de beaucoup d'attention, d'autant plus que le séisme qui a ébranlé, le 21 mai 2003, la wilaya de Boumerdès, a servi de leçon pour tous les Algériens». Par ailleurs, s'exprimant hier, lors d'une conférence de presse, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a indiqué que «la situation est maîtrisée» et que «l'Etat a mobilisé tous les moyens pour y faire face». A noter que d'après le Craag, depuis le mois de février dernier, le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique a enregistré une dizaine de secousses à travers les wilayas du nord du pays. On peut citer dans ce sens les répliques qui ont été enregistrées dans les wilayas de Chlef, Boumerdès, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira... Au total, estime le directeur du Craag, «nous avons enregistré une cinquantaine de micro-secousses par mois. Néanmoins, vu la faiblesse de leur intensité, une proportion de 95% de ces répliques ne sont pas ressenties par la population». Notre interlocuteur n'a, par ailleurs, pas omis de mentionner que toutes ces répliques sont dues à la confrontation des plaques tectoniques au niveau, notamment, de la bande côtière de notre pays. Le nord de l'Algérie est une zone à forte sismicité. Il est situé sur la jonction des plaques eurasiatique et africaine, selon la théorie scientifique de la tectonique des plaques. Selon des spécialistes, plusieurs failles ont d'ailleurs été décelées. Sur la zone d'Alger, des experts japonais ont affirmé avoir identifié cinq failles, dont la plus profonde reste celle de Bouzaréah, avec une profondeur de 13 kilomètres. Devant ce risque imminent, le directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique a souligné que seul le contrôle des constructions peut diminuer les dégâts. En ce sens, il est bon de rappeler que si les entrepreneurs avaient respecté les normes internationales de construction, les dégâts drainés par le séisme de Boumerdès ne se seraient pas élevés à 2300 morts et plus de 10.000 blessés.