Les jeunes victimes collatérales des mesures d'austérité Pas moins de neuf institutions sont concernées, dont l'Education nationale, le ministère des Finances, du Commerce et celui de la Justice. Dans le train de mesures annoncées dans le cadre du plan de rigueur 41.000 postes seront supprimés. L'opinion publique se tient le ventre par manque d'information. Au niveau de quelles structures de la Fonction publique, ces postes seront-ils supprimés? Selon des sources crédibles, on a appris que pas moins de neuf institutions sont concernées par ce «rabotage». Il s'agit de 15.000 postes dans l'éducation nationale, 13.000 au niveau des communes, 200 à la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), 2370 au niveau de la direction générale de la Protection civile, 410 au ministère des Finances, 1000 chez les douanes, 500 à la direction générale du Domaine national. Dans le secteur de la justice, ce sont 2000 postes d'agents de réinsertion et 470 pour les juges, 1782 au niveau des ministères de la Jeunesse et des Sports, et 143 au ministère du Commerce. Il est à noter qu'à cet effet, une instruction de M.Sellal portant le numéro 348 datée du 25 décembre 2014 a été adressée aux membres du gouvernement, les walis, et le DG de la Fonction publique, lesquels sont appelés à respecter rigoureusement cette missive. En effet, l'annonce de fin d'année de M.Sellal n'a pas été du goût de la jeunesse algérienne, qui a vu soudainement ses attentes et ses aspirations se dissiper du jour au lendemain. La décision prise mardi dernier à l'issue du Conseil des ministres restreint présidé par le chef de l'Etat, constitue l'un des premiers impacts directs de la chute du prix du pétrole sur l'économie algérienne. Une économie dépendant presque exclusivement de ses exportations d'hydrocarbures. Il faut dire que les mouvements de protestations des jeunes Algériens ont pour principale revendication un poste d'emploi, notamment ceux de Ouargla récemment. Ainsi, l'annonce de M.Sellal, qui entre dans le cadre du plan de rigueur du gouvernement, risque d'être l'élément déclencheur qui fera sortir les jeunes chômeurs dans la rue. Les réseaux sociaux ont été pris d assaut, suite à cette décision. Les Algériens, et plus particulièrement les diplômés, ont exprimé leur désarroi. Les jeunes menacent dans leurs publications de recourir aux manifestations et mouvements de protestations. Ils refusent de subir les conséquences du plan de rigueur et appellent le gouvernement à assumer ses responsabilités en cas d'éventuel mouvement des jeunes. Parmi les publications, on trouve celle avec une touche d'ironie, telle que «l'année sera sans emplois, les citoyens sont priés de réessayer plus tard». Les jeunes plaident par contre pour que les salaires des ministres et des parlementaires soient réduits. Mais également réduire les dépenses des fêtes et réceptions. Sur ce point les jeunes rejoignent la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune qui a appelé à la réduction du train de vie des institutions. Toutefois, la décharge du gouvernement a été forte, puisque déjà la majorité des dispositifs d'emploi de jeunes sont des dispositifs qui ne servent pas réellement les jeunes. Dans les différents dispositifs on constate des carences, de la corruption et de la précarité. Un fait que Mme Hanoune a décrié ouvertement vendredi dernier à Zéralda (Alger). Face à cette situation, des partis politiques se sont exprimés. Abdelmadjid Menasra, le président du Front du changement, a estimé qu'«on aurait pu éviter ce genre de crises si on avait trouvé de réelles solutions quand l'Algérie était dans une situation financière aisée». De son côté, Louisa Hanoune a considéré la décision du gel des recrutements comme étant une «décision suicidaire» qui risque de faire éclater le front social à tout moment. En attendant la «probable» hausse des prix de l'or noir, et la fin des «temps rudes», les jeunes Algériens continuent leur quête de recherche après l'emploi. L'année 2015 s'annonce d'ores et déjà mouvementée.