Mme Louisa Hanoune a réitéré la décision de son parti de s'abstenir sur le programme du gouvernement. ll L'ouverture récente de la législature a été l'occasion pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) de revenir sur les positions de sa formation. Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée hier au siège de son parti, Mme Louisa Hanoune a révélé que la “révision annoncée” de la loi électorale et des lois relatives aux partis et associations, ainsi qu'aux manifestations et réunions publiques, ne “saurait consacrer une remise en cause ou une régression des acquis démocratiques”, en faisant savoir plus loin que le PT attend de prendre connaissance des projets d'amendement. Concernant la loi électorale, la porte-parole du parti a soutenu que pour combattre la corruption, “il suffit d'éloigner nettement l'exercice de la politique et les mandats effectifs du monde des affaires, en introduisant des mesures dans ce sens”. Elle a aussi plaidé pour “la suppression” des financements des commissions dites de surveillance des élections. Dans un communiqué transmis aux journalistes, le Parti des travailleurs a justifié la forte abstention aux élections législatives du 17 mai dernier par “les énormes problèmes sociaux” auxquels sont confrontés les citoyens algériens, en appelant à “la rupture avec les politiques dictées par le FMI, la Banque mondiale et l'Union européenne, sous forme de réformes”. Sur le registre de la réconciliation nationale, le PT a estimé qu'un “bilan de sa mise en œuvre s'impose” et devrait être soumis à l'Assemblée nationale avec l'objectif de “dégager les instruments politiques” pour le parachèvement du processus de paix. Pour la formation de Mme Hanoune, “le rétablissement de la paix doit être couronné par la restauration des libertés démocratiques, la consécration de l'égalité en droits”. Le PT a, par ailleurs, applaudi à la promotion de tamazight comme seconde langue nationale, la qualifiant de “facteur de renforcement de la démocratie et de la République”. Toujours sur le programme gouvernemental, le parti a relevé, sur le plan économique et social, que “deux orientations politiques se chevauchent en permanence”, en référence à l'annonce concomitante de “la préservation et le renforcement des entreprises publiques stratégiques non encore identifiées” et de “la poursuite des privatisations et du partenariat”. C'est une raison supplémentaire pour la formation de Mme Louisa Hanoune de critiquer la décision de confier le département de l'Industrie à Hamid Temmar, c'est-à-dire “au même ministre qui a procédé au bradage des entreprises publiques”. Pour la responsable du PT, l'orientation en matière de politique industrielle exige la présentation préalable, par M. Temmar, d'un “bilan détaillé sur l'ensemble des décisions prises” devant les députés. La même exigence est adressée à MM. Chérif Rahmani et Saïd Barkat, respectivement ministre du Tourisme et ministre de l'Agriculture. Pour ce qui est du volet social, le PT a constaté “la même ambivalence”, en relevant, d'une part, “la volonté de renforcer les acquis des travailleurs, de respecter les conventions de l'OIT et de corriger le dispositif de l'emploi jeune” et d'autre part, l'annonce de “l'introduction de la flexibilité dans les relations de travail dans la Fonction publique”. “Ce sont là des interrogations et inquiétudes non exhaustives que soulève le projet du programme du gouvernement”, a signalé hier Mme Hanoune, avant de justifier la décision du PT de s'abstenir sur le programme du gouvernement. La secrétaire générale a également fait part de la commémoration, le 29 juin dernier, du 17e anniversaire de son parti, en mettant en avant “la progression significative” du PT depuis 1997 à ce jour. H. Ameyar