Pour le président Bouteflika, il n'est donc pas question d'abandonner le programme quinquennal Une semaine seulement après sa réunion restreinte, le Conseil des ministres se tiendra aujourd'hui sous la présidence du chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika pour sa dernière rencontre de l'année 2014. Le chef de l'Etat signera à cette occasion la loi de finances 2015 et prendra la dernière photo de «famille» avec les membres du gouvernement Sellal. Un gouvernement qui risque de changer en 2015, puisqu'on annonce ici et là un remaniement imminent et probablement un regroupement de certains ministères en binôme, afin d'alléger les charges de l'Etat et réduire les dépenses ministérielles. La semaine a été chargée en réunion et en décision. Le 23 décembre, le président avait convoqué dans sa résidence à Zéralda, les principaux ministres concernés par la crise pétrolière que subit l'Algérie de plein fouet, pour un Conseil des ministres restreint. La réunion avait regroupé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, et le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Mais aussi les ministres des Finances, Mohamed Djellab, de l'Energie, Youcef Yousfi, de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, du Commerce, Amara Benyounès, de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, le ministre délégué chargé du Budget et de la prospective, Hadji Baba Ammi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, et le conseiller du président de la République, Karim Djoudi, ont également pris part à cette réunion. Celle-ci avait pour but d'activer officiellement des mesures déjà discutées et arrêtées par le Premier ministre avec les ministres et responsables concernés. Résultat: le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu'il maintient les principaux objectifs de développement déjà tracés, et qu'il veillerait personnellement à l'application des nécessaires mesures d'urgence et d'ajustement à mettre en place. Pour le président Bouteflika, il n'est donc pas question d'abandonner le programme quinquennal d'investissements publics, même s'il faut adapter ses priorités et ses coûts, de même que «la justice sociale et la solidarité nationale demeureront au centre des options nationales fondamentales», selon ses propos. L'Exécutif est également instruit de faire en sorte que les entreprises algériennes de statut public ou privé s'investissent davantage dans la réalisation des grands projets publics (aux côtés des sociétés étrangères), en vue d'accélérer les cadences et de réduire les coûts. La crise pétrolière, qui a réduit de moitié en quelques mois la valeur du baril de brut, requiert aussi une rationalisation des importations de biens et de services et une lutte plus sévère contre les fuites organisées de capitaux en vue de préserver l'équilibre de la balance des paiements, a encore averti le président de la République. Le président Bouteflika a appelé le gouvernement à faire un effort de communication en direction du peuple, en cette période de «crise pétrolière», pour le «rassurer» et le «mobiliser», dans son intérêt et dans celui du pays tout entier. Entre-temps le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, réagit le 24 décembre et annonce que le recrutement sera gelé en 2015 dans tous les secteurs de la Fonction publique, soulignant que le niveau de vie des citoyens ne sera pas affecté. Cette décision s'inscrit dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour «la bonne gouvernance en général et le bon fonctionnement des administrations», a indiqué M.Sellal en marge de l'inauguration de la 23e Foire de la production algérienne affirmant que «toutes les dispositions ont été prises pour poursuivre le programme du gouvernement aux plans économique et social». Les déclarations de Sellal interviennent au lendemain du Conseil restreint présidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et consacré aux développements enregistrés par le marché pétrolier international et leurs retombées sur la démarche économique et sociale du pays. entre temps. Le 26 décembre, le Premier ministre Sellal passe à l'acte et adresse une instruction «interne» aux membres de son gouvernement, aux walis et au directeur général de la Fonction publique. Une note qui démontre une volonté du Premier ministre Sellal d'instaurer une rigueur dans les dépenses de l'Etat et qui montre la voie à une nouvelle politique du gouvernement à l'approche de l'année 2015 qui s'annonce décisive pour le futur du pays.