Les trois départements sont appelés à traiter véritablement les revendications soulevées par les protestataires. Il semble que le vent de la protestation soit de retour. 2015 apporte avec elle tous les dangers. Les secteurs de la santé et de l'éducation menacent de paralyser les établissements et de poursuivre leur mouvement de protestation. De fait, la situation au sein de ces secteurs ne cesse de se compliquer. Les postiers quant à eux appellent à une grève le 10 janvier prochain. Aujourd'hui, les assurances et les propositions du gouvernement ne parviennent plus à convaincre. Dans ce contexte, le Syndicat national des travailleurs de l'électricité et du gaz (Snateg) apporte son soutien absolu aux travailleurs d'Algérie Poste qui entameront à partir de la semaine prochaine une grève nationale illimitée. «Au nom de la solidarité syndicale, les représentants des travailleurs de l'électricité et du gaz s'élèvent contre le non-respect de la dignité des travailleurs de la poste et soutiennent leurs revendications en vue de l'amélioration de leurs conditions de travail», selon l'écrit de cette organisation qui a adressé une correspondance à la Coordination nationale des travailleurs de la poste pour l'assurer de sa solidarité. Les revendications sont toujours les mêmes, sous le thème socioprofessionnel. Selon une source proche du syndicat des travailleurs d'Algérie Poste, les revendications portent sur: des augmentations salariales, dont celle de la prime de rendement individuel et collectif, l'application des décisions de justice rendues en faveur des travailleurs et l'annulation des mesures disciplinaires dont ont fait l'objet les postiers qui revendiquent le droit au libre exercice de l'action syndicale et autres. Pour sa part, le secteur de la santé ne fait pas exception. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) menace de reprendre la grève si ses revendications ne sont pas prises en charge. Il réclame, en cela, l'application de certaines dispositions du statut particulier dont l'accès au grade de praticien principal et praticien en chef. Ils visent une révision du statut et du régime indemnitaire, et notamment l'insécurité dans les établissements de santé. S' ils passent à l'action et reprennent leur mouvement de grève, seules les personnes hospitalisées seront pénalisées et prises en otage. Par ailleurs, le secteur de l'éducation reste le plus touché par ces mouvements de protestation. Après les grèves des enseignants qui ont paralysé le secteur, c'est au tour des intendants. Les services économiques au sein des établissements scolaires entament leur cinquième mois de grève. Cette situation persiste. Les protestataires revendiquent l'actualisation de la décision ministérielle 91/829 portant sur les prérogatives des intendants, la promotion au grade de vice-intendant des agents comptables qui ont accompli 10 ans de service et l'institution du poste d'intendant formateur. En dépit de toutes les pressions qu'ils subissent, ils expriment une volonté d'aller au bout de leurs revendications. Pour les observateurs, si la situation continue, le scénario d'une explosion sociale est plus que probable! C'est un constat permanent, les problèmes sociaux poussent les algériens à sortir dans la rue afin d'exprimer leur colère. Avant-hier, une centaine de jeunes ont bloqué la Route nationale qui relie Tébessa à Souk Ahras. A Blida, la crise du logement a poussé une dizaine de personnes à bloquer la route. Ce scénario ne cesse de se reproduire sur l'ensemble des wilayas du pays qui semblent condamnées à subir une véritable culture de l'émeute!