Le coût des importations des ciments (ciments de type portland, alumineux, hydrauliques...) a atteint près de 483 millions usd L'insuffisance de la production nationale et la réduction des importations inquiètent les entrepreneurs et les citoyens qui craignent une augmentation des prix. Les importations des principaux matériaux de construction ont connu probablement la dernière hausse durant les 11 premiers mois de 2014, avant l'entrée en vigueur des mesures du gouvernement visant à rationaliser les importations pour faire face à la baisse des prix du pétrole. Selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), ces importations (ciments, bois et fer) ont atteint 2,95 milliards de dollars (mds usd) sur les 11 premiers mois de 2014, contre 2,79 mds usd à la même période de 2013, en hausse de 5,73%. Le Cnis précise que les quantités importées de ces matériaux de construction sont passées à 9,41 millions de tonnes entre janvier et fin novembre 2014, contre 8,15 millions de tonnes durant la même période de 2013, en augmentation de 15,5%. Le coût des importations des ciments (ciments de type portland, alumineux, hydrauliques...) a atteint près de 483 millions usd (contre 373,2 millions à la même période de 2013), en hausse de 23,4%. Les quantités du ciment importé ont connu une augmentation de plus de 28%, passant de 4,15 millions de tonnes à 5,32 millions de tonnes pour la même période de comparaison. Cette hausse est due, notamment, au lancement de différents chantiers dans le secteur du Btph dont les nouveaux programmes du logement. Le Cnis a aussi relevé une augmentation en valeur et en quantité des importations du bois et une baisse de celles du fer et de l'acier durant les onze premiers mois de 2014. Pour réduire la facture de ces importations qui intervient dans une conjoncture de forte baisse des cours mondiaux de pétrole, le gouvernement, à travers le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a pris certaines mesures, exigeant des entreprises de construction d'utiliser les produits locaux. Abdelmadjid Tebboune, premier responsable du secteur, a adressé récemment une circulaire aux différents responsables du secteur, visant essentiellement à promouvoir la production nationale et à réduire la facture d'importation des matériaux de construction qui sont déjà produits en Algérie. «La réduction des importations et la promotion des produits d'origine algérienne par l'application de la règle de la prévalence à la production locale devrait être observée par les maîtres d'ouvrage délégués dans le cadre de la passation d'exécution des marchés publics conformément aux différentes instructions déjà données en ce sens»,, note la circulaire. Le document constate que «des entreprises de réalisation, attributaires de projets de logement et d'équipements publics, continuent à utiliser des produits d'importation sans que les maîtres d'ouvrage ne fassent valoir des articles et des marchés exigeant l'utilisation des produits de fabrication nationale dès lors que le niveau de la qualité des exigences normatives est respecté». Dans le cadre de la mise en application de cette circulaire, les maîtres d'ouvrage publics et les gestionnaires de projets, financés totalement ou partiellement par l'Etat, sont appelés à «contrôler systématiquement les produits de fabrication locale entrant dans les différents corps d'état de la construction, et ce, conformément aux dispositions contractuelles des marchés», selon le texte. Cela a provoqué une inquiétude chez les entrepreneurs et les citoyens qui craignent une augmentation des prix des matériaux de construction, en raison de l'insuffisance de la production nationale et la réduction des importations. Mais en attendant de trouver une solution définitive, le gouvernement cherche à renforcer la production nationale notamment du ciment dans l'objectif d'atteindre une production de 20 millions de tonnes/an à l'horizon 2016, et de 29 millions de tonnes en 2018, en lançant des opérations de réalisation de nouvelles cimenteries et d'extension de celles existantes afin de combler un déficit de plus de trois millions de tonnes/an dans un marché en pleine expansion.