Les rebelles, en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) voisine ont été interceptés par les forces de l'ordre à une cinquantaine de km au nord de la capitale Bujumbura. Les rebelles qui se sont infiltrés la semaine dernière au Burundi avant d'y être décimés par l'armée entendaient lancer des attaques à travers tout le pays à l'approche des élections prévues en mai et juin, a affirmé l'armée hier. Les rebelles, en provenance de République démocratique du Congo (RDC) voisine et interceptés par les forces de l'ordre à une cinquantaine de km au nord de la capitale Bujumbura, comptaient «atteindre la forêt de Kibira et s'y installer», a affirmé à la presse le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza. Le groupe, composé de Burundais selon lui basés à Mutarule dans le Sud-Kivu congolais, entendait recruter des hommes pour ensuite «passer à des attaques dans tout le pays avant les élections prévues au mois de mai», a-t-il ajouté, sans donner plus d'indication sur l'identité des hommes. Le Burundi tient en mai et juin des élections cruciales, qui ont déjà provoqué une recrudescence de la violence armée dans le pays. Les Burundais doivent voter pour les communales et les législatives en mai, et la présidentielle en juin. La forêt de la Kibira, qui court sur les sommets de la crête Congo-Nil partageant le Burundi du nord au sud, a déjà servi de sanctuaire aux groupes armés pendant la guerre civile burundaise (1993-2006), notamment à la guérilla hutu en lutte contre l'armée alors dominée par la minorité tutsi. Selon des habitants, le groupe rebelle intercepté par l'armé la semaine dernière était composé de près de 200 hommes. Il s'était infiltré au Burundi dans la nuit de lundi à mardi, avant d'être intercepté par les forces de l'ordre du pays - armée mais aussi police et civils en armes - sur indication de la population. Des affrontements avaient suivi pendant cinq jours, au cours desquels l'armée a annoncé avoir tué une centaine de rebelles (95 selon le porte parole) et avoir essuyé elle-même quatre pertes dans son camp - deux militaires, deux civils armés. Des armes - dont des kalachnikovs et des lance-roquettes - ont par ailleurs, selon les militaires, été saisies. La zone frontalière en question a été le théâtre depuis début 2014 de plusieurs incidents -toujours de moindre ampleur- impliquant des rebelles burundais en provenance de RDC. Ces attaques, qui visaient généralement des positions de l'armée, avaient été systématiquement revendiquées par une branche dissidente des Forces nationales de libération (FNL, ex-rébellion hutu devenue parti d'opposition), elle aussi basée en RDC. Les FNL, qui faisaient elles-mêmes l'objet d'une offensive séparée de l'armée congolaise et de la force de l'ONU en RDC (Monusco) hier, a cette fois-ci nié toute implication.