La commune d'Aït Yahia Moussa, berceau du signataire des accords d'Evian Krim Belkacem, vit ces derniers jours au rythme d'un conflit qui oppose l'association des amis de Krim Belkacem aux élus. A l'origine de la mésentente, une stèle à la mémoire de Krim Belkacem. En effet, alors qu'un chantier est en cours à l'intérieur du siège de la mairie d'Aït Yahia Moussa pour un mémorial initié par les élus, les membres de l'association considèrent que ce n'est pas le lieu adéquat pour une stèle à la mémoire d'un aussi grand personnage historique. Dans une déclaration rendue publique hier, l'association des Amis de Krim Belkacem considère que le fils d'Iallalen est en passe de subir un deuxième assassinat après celui du 18 octobre 1970. «Un crime qui va, à jamais, l'enterrer dans le petit douar d'Aït Yahia Moussa». Les rédacteurs du document rappellent que ce projet de stèle accordé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal en visite dans la wilaya le mois de juillet 2013 a été dévié par les élus pour minimiser son impact sur cette région baptisée «Zone Rouge» durant la guerre de libération. L'association refuse catégoriquement, selon ces membres, l'enterrement de ce héros à l'intérieur de la cour du nouveau siège de la mairie. La stèle aurait été plus visible et significative si elle est érigée, comme le suggère l'association, sur les abords de la RN 25, traversant le chef-lieu communal, de façon à constituer la fierté de la région, vis-à-vis de tout visiteur. Face à cette situation, l'association des amis de Krim Belkacem appelle le président de l'APC d'Aït Yahia Moussa à annuler le projet et arrêter le chantier de réalisation de cette stèle. L'appel de ce collectif s'adresse également au wali de Tizi-Ouzou pour qu'il intervienne. En tout état de cause, la détermination de l'association à empêcher la construction à l'intérieur de la mairie est apparente. Le conflit est appelé à durer dans le temps si les autorités ne reviennent pas sur leur décision. Krim Belkacem, le signataire des accords d'Evian, est né à Iallalen dans la commune d'Oued Ksari près de Draâ El Mizan le 15 décembre 1922. Il est assassiné à Francfort en Allemagne, où il s'était exilé le 18 octobre 1970. Mobilisé dans l'armée française en 1943 dans le 1er Régiment des tirailleurs algériens. Démobilisé, il prend le maquis en 1947 où il s'active pour le déclenchement de la lutte armée pour l'indépendance. Dans l'opposition au régime de l'Algérie indépendante, Krim s'exile en Allemagne en 1965.