Un nouveau gouvernement d'union nationale a été nommé hier à Kaboul plus de trois mois après l'investiture du président Ashraf Ghani, alors que l'impasse politique menaçait de miner la relance économique et de nourrir l'insurrection islamiste. Le secrétaire général de M.Ghani, Abdul Salam Rahimi, a lu les noms de 25 ministres, dont trois femmes, qui vont former le nouveau cabinet, après plusieurs semaines de négociations entre les deux anciens rivaux de la présidentielle de 2014, le président et son chef de l'exécutif Abdullah Abdullah. Parmi les nouveaux ministres figure Salahuddin Rabbani, fils d'un ancien président et chef du Haut conseil pour la paix, organe chargé par Kaboul de mettre la table à des pourparlers avec les taliban, qui hérite du poste de chef de la diplomatie afghane. La liste des ministres doit encore être approuvée par la chambre basse du Parlement afghan. Outre les 25 ministres, le chef des services secret (NDS) et le gouverneur de la banque centrale, ont également été désignés. Ancien cadre de la Banque mondiale, Ashraf Ghani avait été investi le 29 septembre après plusieurs semaines de blocage politique autour du deuxième tour de l'élection présidentielle du 14 juin, entachée de fraudes. Le bras de fer entre M. Ghani et son rival Abdullah Abdullah avait provoqué de dangereuses tensions entre les partisans des deux camps, menaçant de raviver les antagonismes de la guerre civile afghane entre différentes factions et ethnies (1992-1994).