Cinq personnes sont mortes samedi à Niamey et cinq autres la veille à Zinder dans des manifestations contre la publication d'une caricature du prophète Mohammed (Qsssl) en Une du dernier numéro de Charlie Hebdo, a annoncé le président nigérien Mahamadou Issoufou. «A Niamey, le bilan est de cinq morts, tous civils, dont quatre tués dans des églises et des bars», a déclaré M.Issoufou, qui a aussi fait état d'une victime retrouvée «calcinée dans une église» samedi matin à Zinder. Le précédent bilan des violences à Zinder, communiqué vendredi soir par le ministre de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou, faisait état de 4 morts et 45 blessés. «Ce qui s'est passé chez nous hier à Zinder et aujourd'hui à Niamey nous interpelle. Ces églises qui sont brûlées, pouvons-nous l'accepter? De quel tort sont coupables les églises et les chrétiens du Niger?», s'est interrogé Mahamadou Issoufou, dans un discours retransmis à la télévision nationale. «Ceux qui pillent ces lieux de culte, qui les profanent, qui persécutent et tuent leurs compatriotes chrétiens ou les étrangers qui vivent sur le sol de notre pays n'ont rien compris à l'islam», a dénoncé le président. «Savent-ils qu'en se comportant de la sorte, ils incitent les populations des pays où les musulmans sont minoritaires à profaner et à détruire les mosquées? Savent-ils qu'ils portent préjudice à nos nombreux compatriotes qui vivent dans des pays à majorité chrétienne?», a-t-il demandé. Il a invité les musulmans nigériens de «continuer l'exercice de (leur) foi dans la tolérance, dans le respect de celle des autres», comme il «demande aux autres de respecter notre foi». Une enquête est ouverte sur ces violences, a fait savoir Mahamadou Issoufou, pour qui les responsables de ces «manifestations sauvages» seront «identifiés et châtiés conformément à la loi». «Je lance un appel au calme à tous. Je vous demande de vous démarquer de ces agitations. Je vous demande de contribuer à préserver la paix et la quiétude que l'on nous envie tant», a exhorté le président nigérien.