La moudjahida Jacqueline Guerroudj, décédée dimanche à Alger à l'âge de 95 ans des suites d'une longue maladie, sera inhumée aujourd'hui au cimetière d'El Alia à Alger. La levée du corps aura lieu au domicile familiale à Alger-Centre. Née à Rouen (France) en 1919, Jacqueline Guerroudj de son nom de jeune fille Netter, est arrivée en Algérie en 1948. Elle enseigna le français à Chétouane dans une école près de Tlemcen entre 1948 et 1955. Communiste, la défunte, épouse du moudjahid Abdelkader dit Djilali intégra les CDL (Combattants de la libération) affiliés au Parti communiste algérien (PCA) vers le milieu des années 1950. Après l'accord intervenu entre le Front de Libération nationale (FLN) et le PCA en 1956 en vertu duquel les militants du PCA devraient rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) à titre individuel, Jacqueline Guerroudj a été désignée agent de liaison dans les commandos de l'armée de libération. En 1957, elle est arrêtée et condamnée à mort parmi un groupe de militants dont Fernand Iveton avant d'être graciée suite à une campagne internationale en faveur de la libération du couple Guerroudj, également détenu et condamné à mort. Sa fille Danielle Minne, qui fut aussi moudjahida dans les maquis de la wilaya III, a été condamnée à 7 ans de prison. Jacqueline Guerroudj est l'auteure d'un ouvrage intitulé «Des douars et des prisons» publié en 1993 qui est un témoignage sur sa vie d'enseignante et sur la prison de Serkadji à Alger où elle a été détenue jusqu'à l'indépendance.