«Le racisme, c'est comme les nègres, ça devrait pas exister.» Coluche sur Jean-Marie le Pen L'ouverture de la CAN 2015 a été marquée cette année par la couverture démesurée des chaînes de télévisions privées algériennes. Même si elles n'ont pas le droit de diffuser des images de la CAN, les différentes télévisions algériennes ont collé à l'actualité sportive et ont créé des plateaux de télévision pour commenter la prestation des Verts durant cette CAN. Au total, une dizaine de télévisions privées sur les 22 qui sont présentes sur le satellite Nilesat ont concocté des plateaux avec des invités, des consultants et des experts en foot. A ceux-là s'ajoute l'Entv qui en plus d'organiser un plateau, possède une équipe de reporters en Guinée équatoriale. Chaque soir l'envoyé spécial de l'Entv Hichem Saâdoudi réalise plusieurs reportages pour le compte de l'émission au Coeur de la CAN. La deuxième télévision à être autorisée à filmer dans cette région éloignée d'Afrique c'est Dzair TV. Malheureusement, son envoyé spécial n'était pas à la hauteur de l'événement. Il ne maîtrise pas le français, alors qu'il vient de la presse écrite francophone. Il ne sait pas que pour poser une question il faut se rapprocher du micro et enfin il ne sait pas qu'en interviewant le sélectionneur national il faut savoir se tenir. Mais cet envoyé pas très spécial, n'est pas la seule tache noire dans le paysage médiatique algérien. Sur la dizaine de télévisions privées, peu d'animateurs sont à la hauteur de l'événement. Certains n'ont pas le profil télégénique pour l'emploi, d'autres ne savent pas maîtriser un plateau qui part parfois dans tous les sens. Seuls deux animateurs ont réussi à s'imposer comme des professionnels sur les plateaux de télévision: Hamou d'Echourouk TV et Hakim Fissa d'Ennahar TV. Ces derniers ont sauvé la mise face à des intervenants pas assez convaincants. On notera aussi la présence de quelques joueurs dans le rôle de l'animateur comme c'est le cas de Badji sur El Bilad TV ou encore un ancien de l'Entv qui réapparaît sur un plateau de télévision sans convaincre: Mourad Boutadjiine qui anime une émission sur KBC. L'émission de la chaîne d'El Khabar Sada CAN qui donne la parole à Khaled Lamouchia n'a pas encore capté beaucoup de téléspectateurs. Il faut dire aussi que chaque télévision privée essaye de ramener des anciennes gloires du football algérien sur le plateau pour attirer le maximum de téléspectateurs. Or, nombreux sont les joueurs qui critiquent souvent l'ossature de l'Equipe nationale actuelle ce qui éloigne toute audience, c'est le cas des anciennes gloires comme Madjer et Bencheikh sur El Hadef TV, ou encore Kouici sur Echourouk, Mohamed Rahim sur El Adjwa TV ou encore Kaci Saïd et Moussouni sur Ennahar TV. Pour suivre les débats, les Algériens sont radicaux, ils ne suivent que Saïfi sur beIN Sports (qui a beaucoup évolué sur le plan maturité) et l'animateur de Canal + Messaoud Benterki. Le plus étonnant dans cette médiatisation à outrance de la CAN sur les télés algériennes, c'est l'absence d'invités africains et même tunisiens. Et pourtant, plusieurs joueurs africains, notamment sénégalais et maliens jouent dans la ligue algérienne et personne n'a pensé à les inviter sur un plateau. Même chose pour les deuxièmes représentants arabes de cette CAN: nos frères tunisiens. Aucune des 11 télévisions privées algériennes n'a pensé à inviter un joueur tunisien pour commenter la participation de son équipe à la CAN, alors que Tunis est à 1h30 de vol d'Alger. Ceci au moment où Nessma TV avait mis le paquet sur l'Algérie en invitant plusieurs consultants algériens sur son plateau sur la CAN. [email protected]