La justice égyptienne a ordonné samedi un nouveau jugement pour 152 partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont 37 condamnés à mort dans un des procès de masse qui avait provoqué un tollé international, selon un responsable judiciaire. Le 24 mars, un tribunal de la province de Minya (centre) avait prononcé 529 peines capitales contre des partisans de M. Morsi, destitué par l'armée en juillet 2013, jugés pour une attaque contre un commissariat et la mort d'un policier le 14 août 2013, au moment où policiers et soldats tuaient plus de 700 personnes au Caire dans la dispersion de rassemblements pro-Morsi. Cette décision, après une seule journée d'audience, avait été dénoncée par l'ONU comme "sans précédent" dans l'Histoire récente du monde, en "violation du droit international et des droits de l'Homme". Le 28 avril, 492 de ces condamnations à mort avaient été commuées en prison à vie, tandis que 37 peines capitales avaient été maintenues. Samedi, la Cour de cassation égyptienne a annulé les peines de 152 condamnés actuellement derrière les barreaux et ordonné un nouveau procès, selon un responsable de la Cour de cassation. Elle a par ailleurs confirmé l'acquittement de 17 autres prévenus, selon la même source. Le président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué M. Morsi, est accusé d'avoir instauré un régime plus autoritaire que celui de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en 2011. Fort du soutien d'une grande partie de l'opinion publique, lassée par quatre années d'instabilité politique et de crise économique, son pouvoir mène une répression implacable contre toute opposition, islamiste mais aussi laïque. Les partisans de M. Morsi restent la cible principale de la répression. Depuis son éviction, soldats et policiers ont tué plus de 1.400 manifestants islamistes, et plus de 15.000 personnes ont été arrêtées.