La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé mardi les condamnations à mort prononcées en Egypte contre 683 partisans du président destitué Mohamed Morsi, un mois après un premier procès similaire. "Il est scandaleux que pour la deuxième fois en deux mois la sixième chambre du tribunal de Minya ait imposé la peine de mort à un nombre considérable de prévenus après des jugements de façade", a déclaré Mme Pillay dans un communiqué de l'ONU. Appelant les autorités égyptiennes à prendre "sérieusement ses engagements en matière de droits de l'Homme", la Haut-commissaire a rappelé que "la peine de mort ne peut être appliquée que pour les crimes les plus graves et lorsque les garanties les plus strictes d'un procès équitable sont assurées". Un tribunal égyptien a condamné à mort lundi près de 700 partisans de Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans, un mois après un premier procès de masse expéditif similaire qui avait provoqué un tollé international. Selon l'ONU, les 683 personnes étaient jugées, entre autres, pour avoir tué un policier et être entrées par effraction dans le poste de police Edwa à Minya le 14 août 2013. Le juge du tribunal de Minya (centre), Saïd Youssef Sabry, qui avait déjà prononcé 529 peines capitales le 24 mars, a par ailleurs commué lundi 492 en prison à vie sans explications. Lundi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, avait jugé, selon son porte-parole Stéphane Dujarric, que ces condamnations "ne semblent clairement pas respecter les règles de base d'un procès équitable". Ainsi, selon les experts, les nouvelles 683 condamnations à mort, comme les 37 restantes du précédent procès, devraient être annulées en appel ou en cassation pour la grande majorité, tant la procédure et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués. Les Etats-Unis ont appelé de leur côté Le Caire à annuler les condamnations à mort.