«Tous les moyens qui garantissent une rentrée parfaitement organisée sont mis en place». Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, a réaffirmé encore une fois, hier, lors de la visite d'inspection et de travail qu'il a effectuée à la faculté des sciences humaines et sociales de Bouzaréah, que la rentrée universitaire 2004/2005 aura lieu dans les meilleures conditions. «Tous les moyens et les dispositifs nécessaires qui garantissent une rentrée parfaitement organisée sont mis en place» a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur. Il a tenu à rappeler à cet effet, l'enveloppe budgétaire supplémentaire allouée à son secteur et qui est estimée à 5 milliards de dinars. Une partie de cette enveloppe, soit 2,14 milliards, sera destinée à l'équipement et 2,45 milliards, au fonctionnement des établissements de l'enseignement supérieur. Mais cette enveloppe garantira-t-elle le bon déroulement de cette rentrée compte tenu de l'afflux d'étudiants et du manque flagrant en places pédagogiques? A titre d'exemple, pour la seule université d'Alger, qui comprend 7 facultés, elle accueillera quelque 20.431 nouveaux bacheliers. Le nombre d'étudiants entre anciens et nouveaux atteindra ainsi 100.000, soit 12.000 étudiants de plus comparé à celui de l'année dernière qui était de 88.000 universitaires en graduation et postgraduation. Ce nombre, qui augmente d'année en année, aura certainement des retombées néfastes et sur les campus universitaires et sur les résidences. Pour parer à cette situation, le recteur de l'université d'Alger, M.Hadjar, a déclaré qu'un nombre important de mesures est prévu. Il s'agit notamment du recrutement massif d'enseignants du supérieur ainsi que du rallongement des horaires de fermeture des campus universitaires. «Pour cette année universitaire, il est prévu le retour aux anciennes normes. L'université ne ferme pas ses portes avant 18h, cela peut même aller jusqu'à 19h et 20h dans certaines facultés qui accusent des lacunes en matière de places pédagogiques.» En outre, et selon le vice-recteur de la pédagogie à l'université d'Alger, M.Berraghda, les horaires de travail des enseignants vacataires seront revus à la hausse. En effet, la durée du travail ira jusqu'à 12 heures par semaine, alors qu'antérieurement, les vacataires ne travaillaient que 8 heures par semaine. Néanmoins, selon M.Berraghda: «Ceci n'est pas le cas dans toutes les facultés». Notre interlocuteur parle du manque d'enseignants dont souffrent certaines facultés à travers le territoire national. C'est le cas notamment du département de traduction et d'interprétariat. «Le manque d'enseignants est le talon d'Achille dont souffre cet institut. Cette situation a été engendrée suite au départ massif des spécialistes en la matière.» Ce problème a été signalé également à l'institut des langues étrangères de Bouzaréah, où il est fait état d'un manque d'enseignants, notamment dans les langues allemande, anglaise, espagnole... Il est à noter enfin, que dans ce sens, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avait annoncé, il y a quelques jours, le recrutement d'un certain nombre d'enseignants étrangers. Cela va-t-il mettre fin aux souffrances de nos étudiants?