Ces deux athlètes font leur entrée aujourd´hui sur la piste. Baya Rahouli n´a pas atteint l´Olympe. La triple sauteuse algérienne n´a pu faire mieux que sixième du concours de la finale des jeux d´Athènes. Pour beaucoup, ce résultat est à considérer comme un échec. C´était faire d´elle une favorite en puissance d´une épreuve qui allait s´avérer être l´une des plus relevées de l´histoire de la compétition. Il n´ y a, certes, pas eu de record du monde ou olympique de battu mais il convient de noter que le concours a été très serré et a vu certaines concurrentes donner le meilleur d´elles-mêmes dans l´espoir de se propulser sur le podium. En fait, c´est son résultat de l´épreuve des qualifications qui a fait croire qu´elle était une potentielle médaillée. Baya n´y avait sauté qu´une seule fois pour laisser la planche d´appel à 14.89 m. derrière elle soit une amélioration de 22 cm du record qui était le sien. Lundi soir, au stade Olympique d´Athènes, elle fut la première à ouvrir les débats de la finale et d´entrée elle annonça la couleur avec un saut de 14,75 m. C´était, déjà là un résultat appréciable, mais on savait que le concours venait juste de commencer et que les autres athlètes n´allaient pas se contenter de peu. Pourtant, ce saut de Baya tint le coup tout au long de la phase du premier essai avant que la Grecque Hrisopiyi, encouragée par un public en folie et qui passa en avant-dernière position, ne le relègue à la seconde place avec un bond de 14,96 m. Au second essai, l´Algérienne se concentra suffisamment pour réussir un meilleur saut que le précédent (14,86 m). Mais les autres concurrentes passèrent à la vitesse supérieure. A commencer par la recordwoman d´Afrique, la Camerounaise Françoise Mbango Etone, qui avait mordu lors du premier essai, mais qui, cette fois ci, s´envola réellement pour atterrir à 15,30 m de la planche d´appel, soit un nouveau record d´Afrique (l´ancien était de 15,09 m). On soulignera que Mbango Etone entama son triple bond en posant son pied d´appel à 10 cm, au moins, de la planche, ce qui témoigne de la marge de progression de cette athlète. Il n´y eut pas qu´elle à avoir dépassé Rahouli, puisque la Jamaïcaine Trecia Smith sauta à 15,02 m. Ce qui signifiait que l´Algérienne n´était plus sur le podium. Ce résultat devait se confirmer lors des essais suivants, Rahouli réalisant des sauts inférieurs à celui de sa seconde tentative ( 14,57 m, 14,76 m, et 14,68 m après avoir mordu son avant-dernier essai). Quant à Mbango Etone, elle repoussa les assauts de Devetzi, auteur d´un triple bond de 15,21 m à son 4e essai et de la Russe Tatyana Lebedeva qui, lors de sa dernière tentative, vint souffler la médaille de bronze à la Jamaïcaine Smith. C´est une Baya Rahouli souriante que nous avons rencontré dans la zone mixte juste après le concours, ce qui signifiait qu´elle n´était pas du tout affectée par la 6e place qu´elle venait d´obtenir. «Mon objectif en venant à Athènes était de me qualifier pour la finale. Je n´avais pas la prétention de convoiter une médaille car je savais que le concours allait être relevé. A Sydney, il y a 4 ans, je n´avais réussi qu´un saut à 14,17 m et cela m´avait permis de finir à la 5e place. Ici, j´améliore ma performance mais je recule d´une place. Cela prouve la qualité du concours et celle des finalistes qui étaient en présence». Priée de nous dire ce qu´elle comptait faire maintenant, elle nous fit savoir qu´elle allait poursuivre sa préparation pour les jeux sportifs Arabes d´Alger. Ensuite je prendrai des vacances, ajouta-t-elle, avant de reprendre les entraînements pour la saison prochaine qui compte à son programme, les mondiaux d´Helsinki. Mais dans quelle discipline? La question meritait de lui être posée dans la mesure où l´on parlait d´une reconversion pour elle et un passage vers l´heptathlon. «Cette information est entièrement fausse. Je n´ai jamais dit que j´allais me tourner vers l´heptathlon. Je suis une triple sauteuse et je compte le rester» nous a-t-elle affirmé avant de rejoindre les vestiaires. La soirée athlétique de lundi a été marquée par un moment fort, à savoir la défaite de la reine du 800 m dames, la Mozambicaine Maria Mutola. Double championne olympique, elle comptait ici conquérir une troisième couronne. Elle donna l´impression de pouvoir réussir ce pari lorsqu´elle accéléra et prit la tête du peloton à quelque 300 m du but. Mais à l´entrée de la dernière ligne droite, elle vit revenir sur elle la Britannique Kelly Holmes. La Mozambicaine résista, sur une cinquantaine de mètres, à celle-ci mais elle s´essouffla et ne put l´empêcher de prendre la tête jusqu´à la fin de la course. Les jambes ne répondant plus, Mutola ne sut même pas conserver la seconde place se faisant déborder sur la ligne par la Marocaine Benhassi et la Slovaque Ceplak. Le succès de Kelly Holmes est d´autant plus étonnant et remarquable que celle-ci a été l´objet d´une suspension de deux ans par l´IAAF pour une affaire de dopage et qu´elle a su trouver les ressources nécessaires pour revenir au plus haut sommet. L´athlétisme se poursuit aujourd´hui avec l´entrée en lice de nos deux derniers représentants à savoir Saïdi-Sief sur le 5000 m et Saïd-Guerni sur le 800 m. Inutile de dire qu´il s´agit là des deux derniers espoirs des Algériens pour décrocher ne serait-ce qu´une médaille dans ces jeux. On n´en saura qu´au premier tour des deux courses et dès aujourd´hui, on aura un aperçu des potentialités des deux Algériens. L'attention sera surtout focalisée sur Saïd-Guerni qui est le champion du monde en titre de sa spécialité. Ses derniers résultats n´ont pas été probants, mais il se pourrait qu´il retrouve ici à Athènes les sensations qu´il avait à Saint-Denis il y a un an. C´est bien l´espoir que nous formulons tous.