La Jordanie a annoncé jeudi avoir frappé des positions du groupe Etat islamique après avoir promis de riposter sévèrement à l'exécution d'un de ses pilotes militaires, brûlé vif par l'EI. «Des dizaines d'avions de chasse ont mené une série de frappes contre des bastions de l'EI (...) et toutes les cibles été détruites», a affirmé l'armée jordanienne dans un communiqué détaillant l'opération «Martyr Maâz», du nom de son pilote exécuté par le groupe jihadiste. ́ ́Des camps d'entraînement et des dépôts d'armes et de munitions ont été touchés ́ ́, ajoute le communiqué, expliquant que les opérations se poursuivront jusqu'à ́ ́l'éradication ́ ́ de l'EI. La Jordanie, qui fait partie de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, mène habituellement des raids en Syrie, où s'était écrasé en décembre dernier l'avion du pilote Maâz al-Kassasbeh, avant qu'il ne soit capturé par l'EI. Accompagné du Premier ministre Abdallah Nsour, Abdallah II s'est rendu jeudi après-midi chez la famille du pilote à Karak, à 120 km d'Amman, où une immense tente avait été dressée pour recevoir les condoléances. Dans une première mesure de représailles, la Jordanie avait exécuté mercredi la jihadiste irakienne Sajida al-Rishawi, condamnée à mort pour des attentats meurtriers en 2005 à Amman, et Ziad Karbouli, un responsable irakien d'Al-Qaïda. L'EI avait réclamé la libération de la jihadiste pour épargner la vie du pilote mais Amman avait exigé des preuves de vie de l'aviateur dont l'exécution remonte au 3 janvier selon la télévision officielle. Pour des analystes, l'atrocité de l'exécution du pilote a poussé l'ensemble des Jordaniens à se ranger derrière leur gouvernement, donnant une «légitimité populaire» à la participation du royaume à la guerre antijihadistes. En 10 jours, L'EI a revendiqué l'exécution de deux otages japonais et du Jordanien. Depuis la mi-août, il a en outre annoncé le meurtre de cinq otages occidentaux enlevés en Syrie.