Le ministère ne semble pas lésiner sur les moyens pour parvenir à son objectif. «Le secteur de la pêche n'a jamais eu sa véritable place» dans la stratégie des différents gouvernements, a confié hier le ministre de la Pêche au forum de l'Entv. Pour M.Mimoun, l'instabilité au plan de la tutelle de ce secteur «est à l'origine du retard enregistré en matière de développement du secteur». Le vieillissement de la flotte de pêche, les infrastructures portuaires inadaptées, les charges trop élevées et le manque de professionnalisme, aux yeux du ministre, sont autant de facteurs désavantageux qui ont entraîné le secteur dans un marasme «inexpliqué». Evoquant les projets de relance mis sur les rails par son département, l'orateur a mis l'accent sur la construction de 15 ports de pêche, le renouvellement de la flotte de pêche en encourageant l'investissement et l'affrètement des navires de moins de dix ans, la formation technique des pêcheurs et l'élaboration d'études scientifiques. Le ministère ne semble pas lésiner sur les moyens pour parvenir à son objectif, celui de redorer le blason du département dont il a la charge. Seulement, voilà, la production halieutique est loin de satisfaire la demande. De plus, les prix des poissons atteignent des seuils exorbitants, même la sardine, le poisson du pauvre, coûte jusqu'à 150 DA. «Franchement, j'ai eu à visiter beaucoup de pays et je vous assure que le poisson coûte plus cher, en Italie par exemple la crevette coûte 50 à 100 euros» a déclaré le ministre. Interpellé sur la pratique de certains pêcheurs qui préfèrent vendre en devise leur production aux navires étrangers, M.Mimoun a annoncé qu'une police des pêches sera opérationnelle dans quelques mois. Le sort de l'Ecorep a aussi été évoqué. Cette entreprise de construction et de maintenance navale était au bord de la liquidation; des chantiers navals étrangers ont soumissionné pour son achat. Le ministre a déclaré que la dette de l'Ecorep, estimée à 1,6 milliard de dinars, a été effacée. 200 millions de dinars de subvention lui ont été accordés. L'Ecorep a donc rouvert ses portes et emploie aujourd'hui 500 travailleurs, selon le ministre. Concernant l'exploitation du corail, un décret datant de l'année 2001 interdit son exploitation jusqu'aux résultats d'une étude scientifique qui définira l'activité et la vitesse de reproduction de cette espèce, évitant ainsi sa surexploitation et son extinction. Une autre question plus importante a été soulevée, il s'agit des subventions qui ont été annulées cette année. Le ministre a répondu que les investisseurs à qui on annulé la subvention n'ont pas respecté les délais de réalisation de leur projet, cependant, quelques erreurs ont pu être commises et vont être éventuellement réparées . Enfin, et en dépit des efforts consentis par le ministère de la Pêche, «beaucoup reste à faire» pour le département de M.Smaïl Mimoun et ce, afin de garantir l'autosuffisance en matière de ressources halieutiques.