Abdelkader Messahel Une importante délégation algérienne prend part à la Conférence internationale sur l'extrémisme violent qui se tient depuis hier à Washington. De Washington, les regards sont braqués depuis hier sur les passions extrémistes qui engendrent de terribles violences. Un sommet contre l'extrémisme violent s'est ouvert à Washington et depuis hier, des représentants de 60 pays, dont l'Algérie, s'échinent à trouver des réponses autres que militaires, pour lutter contre ce fléau devenu une menace pour la stabilité de plusieurs pays. Après deux décennies de folle guerre contre le terrorisme, l'Amérique d'Obama range ses arsenaux militaires, ses redoutables moyens de destruction et opte pour une lutte antiterroriste plus soft. Cette conférence a été annoncée par Washington en janvier, peu après les attentats de Paris qui ont fait plusieurs morts, la réunion doit proposer une approche totalement différente de celle mise en oeuvre après les événements du 11 septembre. Les Etats-Unis veulent une approche globale «Nous avons besoin de réponses qui aillent au-delà du niveau militaire, au-delà de la force», a déclaré Joe Biden, vice-président américain, lors d'une table ronde avant-hier, à Washington. Il s'agit en tous cas d'une véritable rampe de lancement, un terrain d'échauffement pour l'Algérie qui se prépare à accueillir durant les prochains mois, une conférence de haut niveau sur le financement du terrorisme. Depuis hier, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est à Washington à la tête d'une importante délégation pour prendre part à la Conférence internationale sur l'extrémisme violent. M.Messahel aura fort à faire dans les coulisses puisqu'il aura comme tâche ardue de rallier et de convaincre un maximum de pays à la cause défendue par l'Algérie depuis des années: la criminalisation des paiements de rançons aux terroristes. L'ONU et de nombreux pays se sont déjà alignés sur la position algérienne. La lutte antiterroriste constitue un axe majeur de la diplomatie algérienne, dira fort à propos M.Messahel qui ajoutera que le retour à la stabilité et à la sécurité est un impératif pour la relance du développement économique et social et pour la consolidation des processus de démocratisation en cours dans nos pays. Les ambassadeurs des pays de l'UE, qui se sont félicités de cette rencontre, ont exprimé la disponibilité de leur organisation à appuyer les efforts de l'Algérie et à apporter une contribution pour favoriser le règlement des crises qui secouent la région et mettent en péril la stabilité et la sécurité en Méditerranée. Fort de l'expérience algérienne dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, M.Messahel mettra en évidence au cours de cette rencontre l'engagement de l'Algérie à lutter contre l'extrémisme radical, notamment les actions de déradicalisation. Parmi les objectifs déclarés, celui d'améliorer le partage d'informations et de renseignements, et d'encourager la collaboration entre société civile, communautés et secteur privé d'un côté, et autorités de l'autre. Autre point important qui sera également abordé au cours de cette conférence, la lutte contre la radicalisation au sein des communautés. Les pays invités entameront une réflexion pour freiner la tentation de rejoindre des groupes terroristes dans les pays européens, mais aussi aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie. En octobre dernier, un rapport du Conseil de sécurité de l'ONU estimait que 15.000 personnes, issues de plus de 80 pays, ont rejoint les rangs de Daesh depuis 2010. Cette réunion qui sera inaugurée par le secrétaire d'Etat américain, John Kerry et le ministre de la Justice, Eric Folder, n'abordera pas directement l'islamisme radical ni l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daesh/EI) même si l'organisation terroriste a véhiculé ses idées extrémistes et mené une propagande à grande échelle via les réseaux sociaux, notamment par l'enrôlement de milliers de jeunes combattants étrangers. Hier, le sommet a réuni notamment Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, les ministres français et britannique de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et Theresa May, les ministres des Affaires étrangères de la Jordanie et du Japon, Nasser Judeh et Yasuhide Nakayama, ainsi que Iyad Madani, secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).