Dans le cadre des actions programmées pour exiger la libération de Mohamed Benchicou, le comité provisoire, installé pour la circonstance il y a un peu plus de vingt jours, a organisé, hier, à l'intérieur de la Maison de la presse, un rassemblement. En plus des journalistes, plusieurs représentants de partis politiques, de la société civile ainsi que des délégués du mouvement citoyen ont tenu à prendre part à la manifestation. Une manifestation qui intervient moins d'un mois après la condamnation du directeur du Matin à deux années de prison dans un procès en appel qui s'est déroulé à la cour d'Alger. Après une minute de silence observée à la mémoire de «tous ceux qui sont morts pour la liberté» ainsi qu'à la mémoire d'Ali Zaâmoum, décédé avant-hier, à Paris, des suites d'une longue maladie, des représentants de partis politiques se sont succédé sur les escaliers qui font face au journal El Khabar pour dénoncer la répression qui s'est abattue sur les journalistes et les défenseurs de la liberté d'expression à travers tout le pays. A l'aide d'un mégaphone, les représentants d'Ahd 54 et du MDS ont appelé à une large mobilisation aussi bien des journalistes que de la société civile pour exiger la libération de toutes les personnes incarcérées pour un délit d'opinion ou pour avoir revendiqué un travail, un logement... La mère de Mohamed Benchicou quant à elle, d'une voix à peine audible, tout en espérant la libération prochaine de son fils, dira, non sans provoquer une vive émotion au sein de la foule, que «Mohamed est incarcéré pour sa liberté de ton». Le frère de Ghoul Hafnaoui, également présent lors de cette manifestation, dans un message lu devant l'assistance martèlera que son frère est incarcéré pour avoir dénoncé l'injustice à Djelfa. Le secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) en prenant la parole, avertit d'emblée: «Çe serait un erreur de croire que l'emprisonnement des journalistes est une fatalité.» Le délégué de la ville des Genêts, Belaïd Abrika, accompagné de représentants des wilayas de Béjaïa, Djelfa, Bouira, Boumerdès et d'autres encore venus expressément du sud du pays, exhortera, pour sa part, l'assistance afin de travailler dans le sens d'élargir le comité provisoire créé il y a vingt jours, pour atteindre tous les pans de la société afin, dira-t-il de «défendre la liberté, la dignité et l'opinion démocratique». Enfin, il y a lieu de souligner qu'une rencontre a eu lieu au siège du journal Le Matin juste après le rassemblement. D'après Belaïd Abrika, la rencontre permettra d'installer définitivement le comité pour la libération de Benchicou, de Ghoul et de toutes les personnes incarcérées pour avoir manifesté publiquement et revendiqué des droits.